Le pape François
pourra-t-il, en trois jours, comprendre la complexité de la société
thaïlandaise et répondre aux inquiétudes d'une partie de celle-ci ?
Il est en tout cas frappant de constater combien ce voyage pontifical
est attendu dans l'ex Royaume de Siam, où vit une cousine du Saint Père venu d'Argentine. Comme si le pays avait besoin de repères, et d'une grille de lecture pour comprendre l'évolution du monde. Le bouddhisme, on le sait, privilégie la sphère individuelle et le dépouillement personnel.
La réflexion sur le monde qui vient, dans un royaume jeté à tout crin
dans la modernisation, peut-elle venir de l'Église catholique ?
Poser cette question ne conduit pas à remettre en cause les fondamentaux de la société thaïlandaise. Il s'agit simplement de faire face à la complexité du monde et de ses enjeux. Face à l'argent roi, à la technologie toute puissante, au rouleau
compresseur de l'égoïsme et aux nouvelles aspirations sociétales, le
pape François veut incarner une voie sage, proche du peuple, à l'écoute
des plus fragiles. Le poids très relatif de
l'Église catholique en Thaïlande, où sa présence se fait surtout sentir à
travers ses institutions éducatives, peut être de ce point de vue un
atout. Comme il ne présente pas un danger pour les institutions thaïes, le souverain pontife peut être écouté. C'est un pays entier que, du 20 au 23 novembre, le pape François va en quelque sorte confesser.
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