Home Accueil CAMBODGE – POLITIQUE : La justice française n’oublie pas les violences politiques de 1997 et l’attaque à la grenade contre Sam Rainsy

CAMBODGE – POLITIQUE : La justice française n’oublie pas les violences politiques de 1997 et l’attaque à la grenade contre Sam Rainsy

Journaliste : Sam Rainsy
La source : Gavroche
Date de publication : 22/01/2022
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attentat grenade Phnom Penh 1997

 

Sam Rainsy, opposant cambodgien en exil et collaborateur de Gavroche vient de nous adresser ce message concernant le refus de la justice française de classer la plainte déposée par ses soins en…1997. Une ordonnance de mise en accusation devant la Cour d’Assises contre les deux plus grands chefs de la garde rapprochée du premier ministre Hun Sen vient d’être prise.

 

Nous diffusons ici une information donnée par Sam Rainsy

 

Alors que nous commémorons aujourd’hui le 18ème anniversaire du retentissant assassinat à Phnom Penh du très populaire chef syndicaliste Chea Vichea le 22 janvier 2004, assassinat dont les coupables bénéficient toujours d’une totale impunité — comme pour d’innombrables autres meurtres politiques commis au Cambodge — une lueur d’espoir vient de Paris qui annonce que cette impunité commence à prendre fin.

 

Il y a plus de vingt ans, mon épouse Tioulong Saumura et moi avons déposé à Paris, en tant que citoyens français, une plainte pour essayer de retrouver les coupables de l’attaque à la grenade perpétrée à Phnom Penh le 30 mars 1997, attaque dont nous avons été les cibles et qui a fait au moins 16 morts et plus de 100 blessés graves, dont Chea Vichea qui prenait part à une manifestation pacifique à nos côtés. 

 

Le Tribunal Judiciaire de Paris vient d’émettre le 30 décembre 2021 une “Ordonnance de Mise en Accusation devant la Cour d’Assises” à l’encontre de MM. HING Bun Heang et HUY Piseth, les deux plus hauts responsables de l’unité de gardes de corps du premier ministre Hun Sen, pour “complicité de tentative d’assassinat”.

 

Il est mentionné dans l’Ordonnance que “le mandat d’arrêt délivré le 19 mars 2020 à l’encontre de HUY Piseth et de HING Bun Heang conserve sa force exécutoire en vertu de l’article 186-3 du Code de Procédure pénale.”

 

Dans l’Ordonnance le Tribunal estime que “les différentes investigations menées par le FBI, les Nations Unies, la Commission des relations étrangères du Sénat américain, ainsi que par l’organisation Human Rights Watch se concluent à l’unanimité par la responsabilité de la garde rapprochée de HUN Sen dans l’attaque à la grenade ciblant SAM Rainsy, à travers le rôle significatif de la brigade de sécurité personnelle de HUN Sen lors de l’attaque et par les différents éléments de preuve indiquant la préméditation, l’organisation et la mise à exécution de l’attaque.”

 

Sur la responsabilité finale de l’attaque le rapport de la Commission des relations étrangères du Sénat américain en date du 21 septembre 1999 conclut en ces termes: ”

 

(1) Des membres de la Force des gardes de corps de Hun Sen ont participé à la préparation et l’exécution de l’attaque du 30 mars 1997.

(2) Hun Sen, étant l’une des deux seules personnes ayant autorité sur la Force des gardes de corps, doit avoir eu connaissance et approuvé l’attaque.

(3) Jusqu’en juin 1997 le gouvernement américain était en possession de solides preuves sur les points (1) et (2) et n’a rien fait à ce sujet.”

 

La décision du Tribunal Judiciaire français apporte une lueur d’espoir pour toutes les victimes de violences politiques au Cambodge, confortant leur conviction qu’il existe et qu’il existera toujours quelque part au monde une justice digne de ce nom qui saura mettre fin à l’impunité qui, au Cambodge, perdure depuis l’époque sanglante des Khmer Rouges.

 

Sam Rainsy

1 COMMENTAIRE

  1. La “justice française” est la justice du peuple français ; le peuple français n’a pas compétence pour mettre en mouvement l’action publique sur le territoire d’un pays souverain. la République française va vers des complications. Mais le ministre français des affaires étrangères n’est sans doute pas au courant de ce qui se passe au ministère français de la justice.

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