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THAÏLANDE – CHRONIQUE : « La ville des oiseaux »

Journaliste : Michel Hermann Date de publication : 26/02/2022
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la ville des oiseaux Thaïlande

 

En ces temps de tragédie, un peu de rêve n’est pas superflu. Sur les photos, ce ne sont pas des maisons fantômes, un décor de cinéma ou le résultat de quelques conflits. Il s’agit bien de la « Ville des oiseaux ».

 

Ces bâtisses sont exclusivement réservées aux salanganes, une variété de martinets dont les nids sont connus sous l’appellation de « nids d’hirondelles, qui y nichent et se reproduisent toute l’année. Sa salive, qui sert à confectionner soupes, desserts, etc., est très recherchée et hors de prix. Face à la destruction massive des « nids d’hirondelles » dans les grottes des îles du Golfe du Siam ou de la mer d’Andaman, pour alimenter un marché culinaire florissant, essentiellement chinois, l’alternative est pour le moins originale.

 

En outre, le guano est utilisé comme engrais naturel. Il existe aussi de telles villes dans le sud de la Thaïlande. Les photos ont été prises à quelques encablures de Phetchaburi, au sud de Bangkok, le long du littoral, où des kilomètres de salines côtoient villages de pêcheurs et mangroves.

 

la ville des oiseaux Thaïlande

 

Au-delà des salines,
Dans la plaine côtière,
Des maisons sans gouttières
Ni fenêtres, -usines

 

Semblant abandonnées-,
Se dressent uniformes
Dans un décor fantôme,
Magique et muet.

 

Ces barres de béton,
Percées de nombreux trous
Où des oiseaux s’ébrouent,
Ne sont pas des prisons,

 

Ni de vieux logements,
Mais bien des pigeonniers
Où vivent martinets,
Salanganes à nid blanc,

 

Qui feront les délices
Des gourmets fortunés.
Car ce mets raffiné,
Qu’on mange sans épices

 

En soupes, en desserts,
Nommé « nids d’hirondelles »,
Mets de rois ou de Belles
Tant il est rare et cher,

 

Est ici adulé.
Pourtant au fil des ans,
Son marché florissant
A ainsi épuisé

 

Ce filon naturel
De la mer d’Andaman
Et du golfe du Siam.
Les grottes en dentelles

 

Ont été délaissées.
Des maisons en béton,
Climatisées ou non,
Abritent désormais

 

Ces chers volatiles,
Qui travaillent en usine
Dans ces zones marines ;
Leur planète d’exil.

 

Le guano sert d’engrais
Naturel. La collecte,
Facile et directe,
Se fait toute l’année.

 

C’est un caviar chinois
Aux prix vertigineux,
Que seuls quelques chanceux
Goûteront avec joie.

 

Cette blanche salive,
Indicible trésor,
Se vend à prix d’or
Pour ces riches convives.

 

On ne visite pas.
Les nids sont bien gardés
Par des milices armées
En tenue de combat.

 

La Ville des oiseaux
S’endort toutes les nuit.
Protégeant sans un bruit
Ses délicieux joyaux.

 

Michel Hermann

 

la ville des oiseaux Thaïlande

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