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ASIE – EUROPE : « Oui, l’Ukraine existe bel et bien », une analyse géopolitique qui vaut aussi pour les lecteurs en Asie

Journaliste : Yves Carmona Date de publication : 07/03/2022
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Ukraine Kiev sainte sophie

 

Notre collaborateur et chroniqueur Yves Carmona, ancien ambassadeur de France au Laos et au Népal, a pris l’habitude de commenter l’actualité internationale dans nos colonnes. Tant mieux. Car à Gavroche, le débat est toujours ouvert !

 

Par Yves Carmona

 

Un journaliste respectable a dit « Je ne sais rien ». C’est courageux en ces temps où il faut parler quand on ferait mieux de se taire, c’est pourquoi je ne dirai rien de la guerre en cours en Ukraine, d’autant que la Covid et les accidents climatiques sont toujours là.

 

Mais comme le monde entier a les yeux tournés vers cette tragédie, j’apporterai juste quelques éléments historiques qui contribuent à l’éclairer.

 

Bien que le peuplement date de plusieurs millénaires, l’archéologie a, pour sa part, montré que la fondation de Kiev remonte au VIe ou au VIIe siècle et celle de l’Ukraine au 12ème siècle.

 

Contrairement aux mensonges de Poutine, l’Ukraine existait bien il y a près d’un millénaire, sans parler des humains qui vivaient là depuis bien plus longtemps. Elle a connu des vicissitudes dans sa longue histoire et ce n’est pas la moindre surprise de voir un homme aussi féru d’histoire que Poutine n’en retenir que ce qui lui convient.

 

Quelques rappels :

 

En 1917 a eu lieu l’assassinat par les bolcheviques du tsar et de sa famille, mis en chanson par les Rolling Stones, à la suite de quoi l’URSS a été constituée. L’Ukraine comme d’autres pays y ont été incorporés ou dominés de force. La fin de l’Union soviétique engagée en 1985 leur a rendu la liberté.

 

Pearl Harbor dont on reparle ces temps-ci a consisté entre autres en une attaque « surprise » des avions japonais contre cette base militaire américaine à Hawaï le 7 décembre 1941. C’est sans doute le point de départ de la guerre mondiale.

 

La Résistance, qui a laissé son nom à l’acte courageux des résistants français s’est amplifiée à partir de 1942.

 

Poutine parle de « dénazifier » l’Ukraine. Les nazis ont pris pour cible principale les Juifs dont ils ont assassiné 5 ou 6 millions et le Président Zelensky est juif. On cherche en vain la cohérence – il est vrai que Poutine n’est pas le seul à qui elle fasse défaut.

 

La 2ème guerre mondiale a été gagnée côté occidental en grande partie grâce à l’effort de guerre américain même si le héros qu’on cite le plus aujourd’hui est Winston Churchill, lui qui promettait aux Britanniques bombardés « du sang, de la sueur et des larmes ».

 

L’ordre que Washington a imposé ensuite s’est notamment traduit par une monnaie stable à 35$ l’once d’or, stabilité compromise par la fin des accords de Bretton woods en 1976 que les accords du Plaza en 1985 ont achevée.

 

La guerre de Corée en 1953 et la crise de Suez en 1956 avaient déjà fait craindre la guerre nucléaire.

 

L’invasion du Tibet par la Chine en 1959 s’est traduite par la mort de milliers de personnes

 

La crise des fusées à Cuba en octobre 1962 à son tour a fait craindre comme aujourd’hui un conflit nucléaire mondial.

 

Les combats entre la Chine et l’URSS en 1969 ont également fait craindre un conflit nucléaire.[1]

 

La guerre du Vietnam, gagnée par le Vietminh en 1975, est directement à l’origine de l’instabilité monétaire car pour la financer, les Etats-Unis ont émis beaucoup de liquidités. Côté vietnamien, cette victoire a mis fin au colonialisme, processus engagé par Ho Chi Minh en 1920 où il est cofondateur du PCF et 1930 où il crée le PC Vietnamien.

 

Le père de Michèle Bachelot, Haute commissaire des Nations Unies aux réfugiés et chilienne, a été torturé puis assassiné à la suite du coup d’État du général Pinochet contre le Président Allende en septembre 1973.

 

L’accident qui a frappé le 26/4/1986 la centrale nucléaire de Pripiat (Ukraine) près de Tchernobyl a permis à un nuage radioactif de se diffuser bien au-delà, mais l’énergie nucléaire ne devait pas être remise en cause [2]. Les pays membres du G7 ont financé la construction d’un sarcophage, terminé en 2019, censé empêcher toute sortie de matières radioactives. La Russie vient d’en « prendre le contrôle ». L’incendie, on l’espère sans dommages, qui a ravagé une annexe de la centrale de Zaporizhzhia et les 3 autres du pays montrent les dangers dans celui-ci de l’énergie nucléaire.

 

Enfin, il faut, entend-on, trouver une « porte de sortie » à Poutine. La France sait faire, on n’a pas besoin de chercher très loin. Agathe Habyarimana qui, après l’attentat par missile contre le président Habyarimana en mars 1994, a joué un très grand rôle dans l’assassinat de 800 000 à 1 million de Rwandais. Elle est toujours hébergée en France. D’autres exemples existent.

 

Conclusion : massacres ou entreprises de domination et résistances sont innombrables dans l’Histoire, qui les retient davantage que les événements heureux. On s’épuiserait en vain à tenter de les recenser tant il y en a !

 

Merci aux lecteurs d’accepter le fait qu’on ne sait pas tout et, bien sûr, qu’on ne sait pas comment se terminera la guerre en cours. On peut espérer que les dégâts seront contenus…

2 Commentaires

  1. J’accepte volontiers le fait “qu’on” ne sait pas tout et même “qu’on” ne comprend pas grand’chose.

  2. Monsieur l’ex ambassadeur vous écrivez pas mal d’inexactitudes d’abord Poutine n’a jamais nie que l’Ukraine n’existait pas il y a 1000 ans j’ai son discours en français à votre disposition et qui le relate.
    Pour les nazis eh bien maintenant on dit néo nazi et en ce cas visionnez cette vidéo c’est relate
    https://www.youtube.com/watch?v=iWYg7H6Eqpo

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