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ASEAN – ÉCONOMIE : Tableau de bord de l’économie de l’ASEAN au 28 juin

Journaliste : Rédaction Date de publication : 28/06/2022
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indice des prix asean previsions Nomura

 

La lettre d’informations “Les brèves de l’Asean” publie chaque semaine un résumé des nouvelles économiques de l’Asie du Sud-Est. Nous diffusons leur tableau de bord hebdomadaire sur l’Asean.

 

L’inflation des produits alimentaires devrait encore accélérer à Singapour et aux Philippines au 2ème semestre 2022

 

Selon Nomura, il y aurait en moyenne un décalage de 6 mois entre la hausse des prix des denrées alimentaires à l’échelle mondiale et sa transmission dans les prix à la consommation en Asie. Suivant cette logique, les analystes de la banque japonaise prévoient une accélération des prix au second semestre cette année, en particulier à Singapour (+8,2% contre +4,1% actuellement) et aux Philippines (+6,9% contre +4,9%), tandis qu’en Thaïlande et en Indonésie l’indice des prix à la consommation (IPC) resterait proche de 6%. Trois facteurs soutiendraient cette accélération : (i) l’effet retard lié à l’atténuation de certaines mesures d’ici la fin de l’année (prix subventionnés, restrictions à l’export, baisse de droits de douane, etc.) ; (ii) l’effet global lié à la hausse des coûts du transport ; et (ii) les effets spécifiques aux pays (confinements au nord de la Chine affectant 20% de la production agricole, peste porcine africaine en Thaïlande, météo dégradée en Australie). Face à l’envolée du cours du blé, l’évolution du prix du riz (potentiel substitut) sera déterminante en Asie. Si la Thaïlande est exportatrice nette dans l’agroalimentaire, elle n’est pas totalement épargnée par le phénomène inflationniste (part de l’alimentaire dans l’IPC égal à 38,1%, la plus élevée de la région).

 

Faible intégration régionale en matière de commerce numérique

 

La Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (ESCAP) des Nations Unies a publié, en collaboration avec l’OCDE, un rapport sur la réglementation du commerce numérique en Asie-Pacifique. Il s’appuie sur deux outils pour mesurer l’intégration régionale en la matière : l’indice DSTRI qui rend compte des barrières commerciales affectant les services numériques et l’indice RDTII qui tient compte des mesures réglementaires affectant le commerce en ligne. Le rapport constate une forte hétérogénéité dans la région. Le score global du RDTII varie de 0,17 pour la Nouvelle-Zélande à 0,66 en Inde. En Asie du Sud-Est, le Vietnam, l’Indonésie et la Thaïlande présentent des scores nettement plus élevés que les autres pays (0,64, 0,57 et 0,51 respectivement), conséquence d’une réglementation plus lourde et complexe. Singapour fait partie des économies où le coût de la conformité est le plus bas pour les entreprises du secteur (avec un score RDTII de 0,23).

 

Levée des restrictions américaines sur les panneaux photovoltaïques importés depuis 4 pays de l’ASEAN

 

Alors que le Department of Commerce avait ouvert en mars des enquêtes anti-contournement à l’encontre des producteurs de 4 pays de l’ASEAN (Cambodge, Malaisie, Thaïlande et Vietnam), à la demande d’un petit producteur américain (Auxin), le président Biden vient d’annoncer la fin de ces procédures. Il ne fait aucun doute que des sociétés chinoises, frappées de droits anti-dumping depuis 2012, ont installé des capacités de production visant à contourner ces mesures. Mais, les utilisateurs finaux – particuliers comme entreprises, y compris pour de grands projets – ont eu le dernier mot car ces 4 pays de l’ASEAN représentent 80% de l’approvisionnement du marché américain. Cela permettra d’approvisionner le marché domestique en panneaux non chinois le temps que les industriels américains puissent tripler leur production (objectif de 22,5 GW en 2024 contre 7,5 actuellement).

 

Plan d’action conjoint pour faciliter le dédouanement dans l’ASEAN

 

Les directeurs généraux des douanes de l’ASEAN ont lancé, lors de leur 31ème réunion mardi 7 juin, un plan d’action conjoint sur l’arrangement de reconnaissance mutuelle des opérateurs économiques agréés de la région, qui contribuera à faciliter les opérations de dédouanement. Dans le cadre de cet accord, les entreprises agréées par l’un des pays de l’ASEAN bénéficieront d’une réduction des contrôles douaniers et des inspections de marchandises dans tous les pays de la région. Ces mesures devraient également permettre aux entreprises de réduire leurs coûts et d’améliorer la compétitivité du commerce intra ASEAN. Deux autres domaines de collaboration ont été identifiés pour poursuivre sur cette lignée : i) l’approfondissement de la collaboration douanière avec les principaux partenaires commerciaux de la région ; ii) l’alignement des procédures douanières sur des normes communes.

 

Indonésie, prévision de croissance à 5,1% en 2022 selon la Banque mondiale

 

Le 22 juin 2022, la Banque mondiale a publié un rapport sur les perspectives économiques de l’Indonésie alors que le pays affiche une croissance de 5% en g.a. au T1 2022. Selon la Banque mondiale, le ralentissement de l’économie mondiale (dont la croissance passerait de 5,7% en 2021 à 2,9% en 2022) aurait un impact modéré pour l’Indonésie, dont la reprise (après les croissances de -2,1% en 2020 et +3,7% en 2021) serait de 5,1% dans le scénario de base et de 4,6% (et 4,7% en 2023) dans le scénario pessimiste d’une détérioration du contexte mondial (accélération des pressions inflationnistes et resserrement monétaire, réallocations budgétaires accrues vers des subventions, baisse de la demande mondiale de matières premières). La Banque mondiale considère que l’Indonésie respectera en 2023 la loi limitant le déficit public à 3% (suspendue entre 2020 et 2022), du fait notamment d’une hausse des recettes budgétaires.

 

La banque centrale maintient son taux d’intérêt de référence à 3,5%

 

Le 23 juin 2022, Bank Indonesia a maintenu son taux d’intérêt de référence à 3,5%, stable depuis février 2021, et les taux de dépôt à 2,75% et de facilité de prêt à 4,25%. L’Indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 3,47% en g.a. en avril 2022 puis de 3,55% en mai 2022. La BI estime qu’elle atteindrait 4,2% d’ici la fin d’année, avant de revenir à la fourchette cible de 2 à 4% en 2023. Mais pour limiter une inflation causée par des chocs externes d’offre (et les anticipations d’inflation), le pays s’appuie davantage sur des hausses de subvention pour certains produits. Les risques d’un ralentissement économique et d’une stagflation dans plusieurs pays renforcent l’incertitude et les pressions dépréciatrices sur la roupie. Au 22 juin 2022, la monnaie a connu une dépréciation de 4,14% par rapport au niveau enregistré au début de l’année, dépréciation bien inférieure à celle des devises d’autres pays asiatiques. La Banque centrale maintient sa projection de croissance de 4,5-5,3% pour 2022.

 

Forte croissance des émissions d’obligations vertes en 2021 au Vietnam

 

Selon un récent rapport de HSBC et CBI (Climate Bonds Initiatives), les émissions d’obligations vertes, sociales et durables sont passées de 0,3 Md à 1,5 Md USD en 2021 au Vietnam. Cela représente la deuxième plus importante progression d’émissions de green bonds dans l’Asean au cours de l’année. L’essentiel de cette évolution est lié à l’émission de 425 M USD d’obligations, avec options sur actions, par Vinpearl et d’un emprunt de 400 M USD par Vinfast.

 

Pénuries de devises au Laos

 

Une très forte affluence vers les guichets bancaires a été observée ces derniers jours alors que la Banque du Laos (BOL) a interdit aux entreprises de recourir aux bureaux de change. Seuls les touristes et les particuliers le peuvent dorénavant, dans la limite de 15 M LKP (1 000 USD) par jour. Les entreprises ne peuvent donc vendre et acheter des devises étrangères que dans les banques commerciales. Le gouverneur de la BOL vient par ailleurs d’être remplacé par un vice-ministre des Finances.

 

La forte dollarisation du Cambodge s’accompagne d’une grande stabilité du taux de change

 

Malgré les efforts de la Banque nationale du Cambodge (BNC) pour promouvoir l’utilisation de la monnaie nationale (riel), le taux de dollarisation reste supérieur à 80%. Afin de dé-dollariser progressivement l’économie, la BNC exige depuis plusieurs années qu’un minimum de 10% des encours de crédit soient libellés en monnaie nationale. Elle a également lancé auprès de la population une campagne d’éducation sur les services financiers et l’usage du riel. Par ailleurs elle mène depuis 2016 des opérations d’open market afin d’élargir la liquidité bancaire en riels, par le biais des LPCO.  Enfin la banque centrale a mis aux enchères 600 M USD en 2021 pour racheter des riels aux banques et aux institutions financières afin de stabiliser la valeur de la monnaie locale par rapport au dollar. Grâce à ces interventions, le taux de change est resté stable ces dernières années à 4 099 riels/dollar en moyenne.

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