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MALAISIE – POLITIQUE : Najib Razak condamné pour corruption, une chute emblématique

Journaliste : Rédaction Date de publication : 24/08/2022
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Najib Razak escorté en prison

 

Le fait que l’ancien Premier ministre malaisien Najib Razak ait été immédiatement condamné à la prison, mettant fin à plus de deux ans de manœuvres juridiques depuis sa condamnation en première instance, a stupéfié ses partisans. Cette décision prouve que la justice de ce pays a décidé de jouer son rôle.

 

La Cour fédérale, le plus haut tribunal de Malaisie, a en effet ordonné à l’ancien premier ministre de 69 ans de commencer immédiatement à purger une peine de 12 ans derrière les barreaux pour sept chefs d’accusation d’abus de pouvoir, de blanchiment d’argent et d’abus de confiance criminel, pour avoir détourné des millions de dollars vers ses propres poches à partir d’une filiale du fonds d’investissement 1Malaysia Development Bhd. qui s’est effondré en 2016 à cause de la mauvaise gestion et de la corruption.

 

La Cour fédérale, composée de cinq membres et dirigée par le juge en chef Tengku Maimun Tuan Mat, a dû faire face à d’importantes menaces de violence et même à des menaces de mort à la suite de ce jugement, qui fait tomber la personnalité politique sans doute la plus puissante du pays après quatre décennies passées au centre du pouvoir ou à proximité, au cours desquelles il a accumulé un nombre considérable de cas de corruption, notamment au sein du ministère de la défense.

 

Bien que la gravité de ses crimes aurait conduit une personnalité politique moins importante derrière les barreaux, Najib a passé les plus de deux ans de liberté dans l’œil du public depuis sa condamnation par le tribunal de première instance de 2020 en tant que faiseur de roi et stratège pour l’UMNO, organisant une série de victoires aux élections partielles qui ont contribué à catapulter le parti au pouvoir après les élections de juin 2018 qui ont mis fin à son règne de 60 ans à la tête de la coalition nationale au pouvoir.

 

Le verdict a immédiatement fait naître des spéculations selon lesquelles le Premier ministre Ismail Sabri Yaakob, qui contrôle une faction de l’Organisation nationale malaise unie de Najib, convoquerait des élections nationales dès octobre.

 

Le verdict laisse à Ismail Sabri le champ libre pour revendiquer la direction incontestée de l’UMNO, le parti politique le plus puissant du pays, malgré un bilan de corruption indélébile. À l’heure actuelle, le pouvoir est toujours entre les mains du “groupe de la cour” – ainsi nommé en raison des accusations de corruption qui n’ont pas encore été jugées – dirigé par Najib et Zahid.

 

La peine d’emprisonnement – qui pourrait être raccourcie par une grâce royale – est un triste dénouement des années de Najib en tant que Premier ministre, alors qu’il jouait au golf avec l’ancien président américain Barak Obama et s’adressait aux Nations unies en tant que leader mondial islamique modéré. Même en cas de grâce royale, la condamnation l’empêche définitivement d’exercer une fonction publique. Il est membre de l’une des familles politiques les plus illustres du pays. Son père, Tun Abdul Razak, a été le deuxième Premier ministre de Malaisie après l’indépendance.

 

Najib serait placé en détention provisoire à la prison de Kajang, à Kuala Lumpur, où il ne sera pas jeté dans la population carcérale générale. Il devrait bénéficier d’une chambre privée avec climatisation et télévision, ainsi que d’autres commodités.

 

Remerciements à Michel Prevot

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