L’Empire khmer, Angkor, site archéologique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1992, les touristes reviennent au compte goutte et c’est le moment d’en profiter pour redécouvrir la majesté et l’âme des lieux comme vous ne les avez jamais vus ! Une chronique touristique de Solange Bailliart.

Il y a deux ans, pour avoir une photo avec un minimum de foule il fallait avoir beaucoup de chance. Aujourd’hui, quelques mois après la réouverture des frontières, c’est plus que jamais le moment de visiter ce site mythique pour se plonger, en toute quiétude, dans son atmosphère millénaire.

« Avant la Covid nous avions environ 19 000 entrées par jour. Aujourd’hui c’est à peine 2 000 » m’explique la vendeuse des billets à Angkor Enterprise.

Depuis la suppression des restrictions, la reprise est progressive mais encore lente avant le retour en masse des touristes chinois, sud-coréens et japonais qui représentaient 60% de la fréquentation en 2019. Selon les sources officielles, le Parc historique a reçu 169 349 touristes internationaux depuis le début de l’année (contre 2,2 millions en 2019) et espère atteindre le million d’ici décembre. 

Première destination touristique du Cambodge, la fermeture des frontières a constitué une perte abyssale des recettes de la région de Siem Reap. Sur les 9 premiers mois de 2022, les recettes touristiques provenant de la vente des billets n’auront rapporté que 5,36 millions $ contre 99 millions $ en 2019 (source Angkor Enterprise).

De nombreux hôtels, restaurants ont fermé du jour au lendemain et mis brutalement leur personnel au chômage. « La plupart du personnel a été licencié et les personnes sont parties vers leur village d’origine ou vers les grandes villes comme Sihanouk et Phnom Penh pour trouver un emploi de vendeur, mécanicien ou manutentionnaire » commente la manager de notre hôtel qui travaillait pour une agence de voyage française avant la Covid. Depuis le début de l’année, 30% des hôtels ont rouvert et se préparent avec optimisme pour la haute saison (novembre à mars) mais peinent à recruter.

L’isolement de la destination a également entraîné la perte d’emploi dans tous les services dépendant du tourisme (guides, loueurs, commerçants, salons de massage, chauffeurs, agents de nettoyage,…). Près de 62% des entreprises touristiques qui ont été touchées par la crise sont basées à Siem Reap et la perte d’emploi a affecté plus de 14000 travailleurs. Le guide touristique que nous avons rencontré nous a expliqué avoir perdu, comme beaucoup, une grosse partie de son salaire ces deux dernières années le poussant à emprunter de l’argent à des amis pour nourrir sa famille. « Mais j’ai profité de cet arrêt pour me préparer au retour des touristes en étudiant l’anglais sur internet ! ». Aussi, n’hésitez pas à prendre les services d’un guide, au moins une journée. Cela vous permettra de découvrir avec lui l’histoire de l’Empire khmer, de la mythologie hindouiste et bouddhiste et lui offrira un salaire pour une vie plus décente.

Comme pour Maya Bay en Thaïlande, le site archéologique d’Angkor et sa jungle luxuriante qui s’étendent sur plus de 400 km2 ont profité de la trêve touristique pour se refaire une santé et une beauté.

Hormis les résidents, qui n’auront jamais déserté les sites d’Angkor, de nombreux Cambodgiens se sont ré-appropriés le lieu pour le visiter à leur rythme, venir s’y recueillir, faire des pèlerinages, organiser des pique-niques dominicaux sur les immenses pelouses au bord des bassins et baraïs ou encore immortaliser l’emblématique photo du mariage au pied du majestueux Angkor Wat. Ces scènes, inédites avant la Covid, rendent à Angkor son âme millénaire et sacrée.

Gardez en mémoire que Angkor est toujours un lieu sacré, un lieu de culte, de prière et de méditation pour les Cambodgiens et les Bouddhistes. Aussi adoptez un code de bonne conduite.

Comme la période est exceptionnelle, le mieux est de partir au moins pour 5 jours pour découvrir le petit et grand circuit, les sites du Phnom Kulen et Bantaey Srei, le lac Tonle Sap et la paisible ville de Siem Reap.

De nombreuses compagnies aériennes desservent de nouveau Siem Reap. La plupart des hôtels proposent un transfert gratuit depuis l’aéroport. Une fois installés, s’il vous reste encore une demi-journée, profitez-en pour partir à la découverte de la ville de Siem Reap et acheter votre Angkor pass ou assister au coucher du soleil depuis le Mont Phnom Bakheng ou encore sur le lac Tonlé Sap.

Jour 1 : visiter le Parc historique avec un guide en tuk tuk afin d’avoir une vue d’ensemble et d’explorer les temples plus éloignés

Jour 2 : effectuer la visite à vélo, à votre rythme afin de revoir les temples que vous avez aimés ou en découvrir d’autres. Le circuit est plat, ombragé et ventilé le long des barrais et ne demande pas trop d’effort.

Jour 3 : louer une moto ou les services d’un taxi ou d’un tuktuk pour aller découvrir le site archéologique de Kbal Spean avec la rivière aux 1000 lingas au sommet du Phnom Kulen ainsi que le délicat temple Banta Srei, qui se trouve sur la route.

Jour 4 : Visiter la ville de Siem Reap avec le Musée National, les Artisans d’Angkor, le Cambodian Landmine Museum, les Marchés pour faire vos emplettes. Vous pouvez aussi faire aller sur le lac Tonlé Sap pour visiter le village sur pilotis de Kompong Khleang, le plus éloigné mais moins touristique.

Informations pratiques

Vols quotidiens au départ de Bangkok.
Pensez à prendre des dollars, la plupart des prestations et achats se font en dollars.
L’Angkor Pass : offre promotionnelle jusqu’au 31 décembre :  billet d’entrée d’une journée à 37 $ valable deux jours. Billet d’entrée de trois jours à 62 $ valable cinq jours. Billet d’entrée de sept jours à 72 $ valable 10 jours. L’accès aux sites est gratuit pour les enfants de moins de 12 ans qui doivent être munis en permanence d’un passeport afin de prouver leur âge.
Visa 30$/personne, délivré à l’arrivée à l’aéroport de Siem Reap
Moyens de locomotion : En Tuktuk (entre 20$ et 25$ la journée pour le petit tour), à vélo (entre 2$ pour un vélo normal et 5$/7$ pour un VTT), en voiture, minibus, scooter.
Balade en bateau sur le Tonle Sap
Guide : oui, pour bien comprendre l’histoire du site et l’architecture religieuse et encore oui car ils ont besoin de vous après deux années difficiles
Rapporter : le délicieux poivre de Kampot dont une partie est produite par Plantation Kampot Pepper, une entreprise gérée par un française gérée par Nathalie Chaboche et Guy Porré, de la vannerie, des soies…
Soutenir les écoles/restaurant en allant y déjeuner : Sala Baï,
Restaurant : Mahob Khmer Cuisine  excellente cuisine khmère
Pour en savoir plus : Cambodge Mag, Office du Tourisme Siem Reap
Soutenir les écoles/restaurant en allant y déjeuner : Sala Baï

À faire à Siem Reap

Angkor National Museum
Les Artisans d’Angkor
Siem Reap Art Center Market
Angkor Night market (17h – 23h)
Old Market (8h – 18h)
Cambodia Landmine Museum (7h30 – 17h30)
Pub street…

Merci aux magnifiques jeunes mariés de m’avoir permis d’utiliser la photo pour cet article.