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ASIE – FRANCE : Pourquoi l’Europe doit raisonner comme une puissance ? 

Date de publication : 11/03/2023
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Anne Genetet Vietnam

 

La député des Français d’Asie Anne Genetet a tenu à marquer le premier anniversaire de la guerre en Ukraine par une contribution géopolitique. Nous la reproduisons ici.

 

Chers Français d’Asie, d’Océanie et d’Europe orientale,

 

Cette lettre d’information vient marquer le triste anniversaire de l’invasion russe en Ukraine. Un an en arrière, peu d’Européens pouvaient imaginer le retour de la guerre à haute intensité sur notre continent. Et pourtant, elle est là apportant la mort, la souffrance, la destruction et la désolation… Face à cette barbarie, les Ukrainiens font face, grâce à leur courage, leur résilience et le soutien des Occidentaux.

 

Je veux saluer tous ceux qui ont perdu un proche, tous ceux qui aident, tous ceux qui participent aux opérations de soutien, sans oublier bien sûr, ceux qui se battent pour vivre libres ! J’ai une pensée très amicale pour nos compatriotes qui vivent en Ukraine aujourd’hui ou qui y vivaient avant la guerre. Je veux saluer nos diplomates et les équipes du Lycée Anne de Kiev. Je remercie aussi tout particulièrement notre remarquable conseiller des Français d’Ukraine, Monsieur David Franck. David agit avec bravoure et détermination au service de notre communauté. Il est un exemple pour tous !

 

Alors que faire maintenant ? Face à l’absence de volonté du Kremlin de trouver un chemin vers la paix, notre seule option est de poursuivre notre effort de soutien indéfectible au peuple ukrainien. C’est la seule façon de contraindre Vladimir Poutine et d’obliger les troupes russes à mettre un terme à cette agression en quittant le territoire ukrainien.

 

Cette guerre est un point de bascule pour nous, Européens. Elle met dramatiquement en lumière combien nous avons besoin de reconstruire une politique de souveraineté. C’est d’ailleurs ce qu’exprimait le Président de la République dès septembre 2017 lors du discours de la Sorbonne. « La seule voie qui assure notre avenir, c’est la refondation d’une Europe souveraine, unie et démocratique » disait-il. Si beaucoup a été fait, il est évident qu’il faut désormais passer la surmultipliée en repensant notre propre souveraineté nationale.

 

Nous sommes déjà sur le point de gagner la bataille pour l’emploi. Depuis 2017, nous avons créé 1,5 millions d’emplois, principalement en CDI, et avons aujourd’hui 700 000 apprentis, l’apprentissage étant un véritable tremplin vers un emploi pérenne. Désormais avec 7.2% de chômage, il n’y a jamais eu autant de Français en activité depuis 1975 ! Nous pouvons même espérer atteindre le plein emploi. Notre politique de compétitivité et d’attractivité porte ses fruits. Tant de gouvernements avaient échoué à atteindre cet objectif. Oui ! Le chômage de masse n’était pas une fatalité, encore fallait-il avoir le courage de réformer quarante années d’immobilisme.

 

Désormais pour continuer à renforcer notre pays, il est indispensable de ramener nos comptes publics à un niveau plus soutenable. Dans ce contexte, la réforme des retraites doit être appréhendée comme un enjeu de souveraineté car elle permet de stimuler la croissance, tout en diminuant les déficits publics et en préservant notre système par répartition.

 

Un autre combat essentiel à mener est celui du déficit de la balance des biens qui a atteint un niveau record et qui ne pourra être comblé que par une politique ambitieuse de réindustrialisation. De nombreux projets sont en cours de déploiement dans le pays et la future Loi « Industries vertes » donnera un coup d’accélérateur. Muscler notre politique commerciale sera tout aussi prépondérant et nos entrepreneurs français à l’étranger doivent être mieux associés à cette démarche.

 

Il ne s’agit pas ici de confondre la souveraineté avec le nationalisme ou le souverainisme. Bien au contraire, je veux parler de bâtir une France plus forte pour qu’elle reste conquérante et maître de son destin. Je veux parler de cercle vertueux où l’État met en œuvre une stratégie de souveraineté de long terme qui bénéficie tout autant à la collectivité qu’aux entreprises, lesquelles créent, en retour, les conditions de sa montée en puissance.

 

La souveraineté, c’est se donner les conditions d’être libre, de choisir notre destinée, sans domination ni emprise. C’est choisir ses alliés par une association plus étroite avec les États partageant une même communauté de destin et de défis. C’est choisir ses partenaires pour la coopération et le commerce au bénéfice de la prospérité de tous. C’est ne pas subir, ne rien céder, ni à nos valeurs, ni à nos intérêts.

 

Le basculement du monde en cours nous oblige et nous rappelle les mots du Général De Gaulle : « les grands pays le sont pour l’avoir voulu ».


Sincèrement,
Anne Genetet
Députée des Français d’Asie, d’Océanie et d’Europe orientale

4 Commentaires

  1. La convention des Nations Unies de 1948 définit le crime de génocide dans son article 2, point 5, comme ” Le transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe “. La Russie a ratifié cette convention le 3 mai 1954. Le rapport de Mme A.Callamard, au nom d’Amnesty International publié le 10/11/2022 documente, depuis l’invasion russe en Ukraine, le transfert forcé de populations et spécialement d’enfants vers la Russie, ceux-ci seraient d’abord dirigés vers les zones ukrainiennes occupées puis vers le territoire russe et souvent à des milliers de Km. L’évaluation irait jusqu’à 300 000 enfants, l’évaluation documentée et chiffrée irait de 8 000 (rapport d’Amesty) à 16 000 (selon les autorités ukrainiennes). Les cas de figure sont divers : fuites volontaires dans un climat de guerre et de mouvements de populations inhérents à cette situation, enfants kidnappés avec transfert forcé en Russie, orphelins – sans famille – volés, enfants placés – avec parents identifiés-notamment dans des institutions de placement kidnappés et volés, enfants déportés avec leur famille et séparés de celles-ci dans les camp de filtration mis en place dans le région occupées du Dombass. Ces enfants sont placés dans des “centres d’accueil” répartis sur le territoire avec pour objectif leur “russification” par l’apprentissage forcé du russe et l’inculcation de l’histoire de la “grande russie”. Ces enfants sont supposés avoir rejoint la patrie qui est la leur, la vraie, la mère-partie, et être enfin délivrés de l’emprise des dirigeants ukrainiens néo-nazi. L’omerta existe sur le traitement réel de ces enfants dans ces centres. Le 30 MAI 2022 Vladimir Poutine a adopté et signé un “décret” permettant l’adoption de ces enfants en 24 H en permettent leur changement de nom et de prénom ainsi que leur lieu et date de naissance. Cette “adoption” a lieu sans consentement des intéressés avant 14 ans et pour les autres, jusqu’à 17 ans, il est permis de penser que le consentement est extorqué (parents présentés comme morts, lavage de cerveau, menaces, etc.) sur des individus hyper-fragilisés qui n’ont que le choix de consentir. La légalisation de l’enlèvement et du vol d’enfants, leur déportation et leur changement d’identité conduit nécessairement à la destruction de leurs traces et à l’impossibilité pour leurs parents de les retrouver. Le phénomène d’adoption avait pu être constaté, naguère, au Chili et en Argentine mais n’avait jamais été institutionnalisé et légalisé ce qui est le cas ici. Cela semble être une première mondiale. Ces actes, s’ils sont documentés, sont de nature a engager la responsabilité de leurs auteurs qui se sont explicitement désignés en les assumant ainsi que la responsabilité de la communauté internationale garante du respect des conventions internationales. Le statut de la cour pénale internationale dont la Russie n’est pas membre a repris la convention de 1948 en y ajoutant les incrimination de crime de guerre et de crime contre l’humanité. Le vol et la déportation de population (habituelle en Union soviétique stalinienne) et d’enfants pourrait relever de cette dernière incrimination. La responsabilité des autorités russes si les faits devaient être établis ce à quoi s’emploie le procureur de la cour pénale internationale ne pourrait, en l’état actuel, conduire les responsables de ces actes à La Haye, la Russie n’ayant pas ratifié la convention. Les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles et l’évolution ou un changement de régime, voire de dirigeant pourrait ouvrir, à l’instar de l’ex président serbe, à une inculpation et à un jugement. Cette étape adviendra nécessairement. En attendant il est difficile de dissiper de son esprit l’image de ces honnêtes familles russes promenant leur dernier enfant adopté dans les rues des stations balnéaires de l’Asie du Sud-Est. Ils pourront améliorer leur connaissance de la langue, les rues, les menus des restaurants étant rédigés en cyrillique.

  2. D’après les “propos” ci-dessus, la civilisation occidentale ” n’était pas pervertie avant la chute de l’URSS. Par quel mystère, aurait-elle été pervertie depuis ? L’ Union soviétique a été caractérisée par des dizaines d’années (siècles ?) d’arbitraire policier et judiciaire ( Okhrana, Tcheka, NKVD, KGB , FSB) et de GOULAG ( Soljenitsyne, Chalamonv , Mandelstam, Tsevataieva, Prilepine, Guinsburg parmi d’autres écrivains et témoins si ce n’ est victimes) qui n’ont jamais fait l’objet d’un retour réflexif en l’absence d’un minimum de liberté d’expression ni d’un examen objectif par un tribunal international “ad hoc” forme Ruwanda ou Cambodge ou un “nuremberg bis”. Le déchainement barbare (à l’instar de l’enfant victime d’abus non dénoncés, qu’il refoule et dénie et qui les reproduit) ne peut que se perpetuer. Une “barbarie” ” neo-sovietique” perpetue celle que décrit la littérature russe du 19ème siècle tant admirée en France : autoritarisme, arbitaire, alcoolisme, prostitution, viol, meurtre et assassinat, suicide, nihilisme et violence. La situation actuelle ne semble pas avoir évolué … L’ évolution de la situation démographique actuelle de la Russie en est l’expression que la déportation des enfants ukrainiens ne pourra inverser et en dépit de la reconnaissance de la gestation pour autrui (GPA) en 1995 même avec la bénédiction de KYRIL, patriarche d’une “église” schismatique (1053) , qui, depuis les tsars, est totalement liée aux pouvoirs d’Etat ( quelle qu’en soit la nature) non séparés de la religion. Concernant l’appréciation juridique de la situation la lecture de l’article 51 de la charte des Nations Unies s’impose, charte que la Russie, membre permanent du conseil, de sécurité est chargée de garantir et non pas de violer et qui plus est sous la menace nucléaire.

  3. Ah! Il dit ça, le célèbre général de Gaulle? Il a raison. Mais les Français ne veulent pas du général de Gaulle: en 1945 ils ont vote pour la “France soviétique”, en 1965 ils lui ont retire la majorité des inscrits, en 1969 ils ont vote “non”, en 1981 ils ont vote pour le “changement”.

    L”Europe est une expression géographique qui désigne un continent; elle n’a jamais été, n’est pas, et ne sera pas une puissance ni politique, ni militaire. Sur le plan politique et militaire coexistent sur le sol européen, deux empires ou civilisations, depuis le partage de l’empereur Theodose, en 395: un empire d’occident, auquel succède la France, en 481; un empire d’orient, auquel succède la Russie, a la chute de Constantinople, en 1453. Ces deux empires ont évidemment un commun intérêt a vivre en bonne intelligence.

    Mais l’un et l’autre ont a faire face a une barbarie; la France a vaincu la barbarie wisigothique a la bataille de Vouille en 507.

    La civilisation occidentale a été pervertie par la barbarie anglo-saxonne a partir de la chute de l’URSS. et aujourd’hui la civilisation orientale romano-byzantine doit affronter la barbarie anglo-saxonne, qui l’agresse en Ukraine. A ce jour elle y réussit fort bien, a tel point que l’OTAN est menacée dans son existence même.

    La situation est d’autant plus grave que d’un point de vue purement formel et juridique, la position de la Russie n’admet aucune contestation: Les accords de Minsk, garantis par l’occident, representes par la France et l’Allemagne, n’ont pas ete respectes; les populations du Donbass ont pu alors reprendre leur liberte, et alors que l’OTAN preparait une operation “d’epuration ethnique”, solliciter l’assistance de la Russie, ce qui a ete fait.

    Voila pourquoi aujourd’hui L’Occident represente par l’OTAN est en crise.

    La question edevient alors de savoir si l’occident declenchera la guerre contre la Russie pour servir les interets de la “global Financial Communauty”; Il semblerait que le peuple allemand n’y soit pas favorable. A suivre.

  4. Souveraineté, nationalisme, souverainisme et De Gaulle, la copie est à remettre chez Gavroche chère Madame … vous avez 3 heures. Merci d’avance ! un exemplaire à “science-po Grenoble” pour vérifier la qualité de l’écriture inclusive …

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