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INDONÉSIE – ÉCONOMIE : Remue-ménage dans les cartes de crédit pour éviter les sanctions

Date de publication : 30/03/2023
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Il a fallu moins d’une semaine à la Banque d’Indonésie (BI) pour donner suite à l’avertissement du président concernant la dépendance de l’Indonésie à l’égard des réseaux de cartes de crédit étrangers.

 

La banque centrale a déclaré le 18 mars qu’elle avait discuté avec des entreprises locales de la mise en place d’un réseau national et que les progrès étaient de 90 %.

 

Deux jours plus tard, le porte-parole de la BI, Erwin Haryono, a déclaré à CNBC Indonesia que le nouveau réseau serait lancé en avril, soulignant que l’Indonésie suivait l’exemple du Japon et de la Chine dans le développement d’un réseau de règlement intérieur.

 

La BI travaille depuis des années à la mise en place d’une infrastructure de paiement nationale dans l’espoir de réduire les frais en réglant les transactions localement, plutôt que par l’intermédiaire de fournisseurs étrangers.

 

L’évolution récente de la situation mondiale a manifestement conféré à cette question un caractère d’urgence en mettant en évidence le risque que des systèmes contrôlés par des pays étrangers se retournent contre les utilisateurs.

 

L’Indonésie a vu de ses propres yeux comment cela peut se produire. En mars dernier, plusieurs touristes russes se sont retrouvés bloqués à Bali sans pouvoir payer leurs repas ou leur hébergement, ni même prendre un vol pour rentrer chez eux, en raison des sanctions occidentales qui ont exclu les banques russes du système de paiement international SWIFT.

 

Le président Joko “Jokowi” Widodo a cité en exemple les sanctions économiques prises par les États-Unis à l’encontre de la Russie, notant que “Visa et Mastercard pourraient poser problème”.

 

Ainsi, outre les arguments économiques en faveur d’un règlement national des transactions par carte de crédit, le Président et BI sont également très conscients des arguments stratégiques.

 

Le président a raison de souligner la nécessité d’un réseau de cartes de crédit indépendant, même s’il n’y a pas de menace spécifique contre l’Indonésie à l’horizon.

 

C’est comme si l’Indonésie avait une armée permanente, même s’il n’y a pas de menace spécifique d’attaque contre le pays. Il convient de noter que Jokowi, dans ce même discours, a exhorté la police et l’armée à se procurer des biens et des armes auprès de fabricants locaux plutôt qu’étrangers.

 

Dans un monde de plus en plus divisé entre deux blocs économiques, l’un dirigé par la Chine et l’autre par les États-Unis, tout pays qui s’appuie trop fortement sur l’un ou l’autre camp court des risques évidents, tandis que les pays qui naviguent habilement entre les deux camps en tirent des avantages évidents.

 

Dans le cas de l’Indonésie, par exemple, il est prudent de garder ouvertes ses options d’achat de pétrole à la Russie et de se préparer à un scénario dans lequel, par exemple, Washington exigerait de Jakarta qu’elle cesse de fournir des matières premières à certaines entreprises chinoises sous peine de sanctions.

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