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VIETNAM – GEOPOLITIQUE : Entre Washington et Pékin, quelle marge de manœuvre pour Hanoï ?

Date de publication : 11/05/2023
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Le quotidien français Le Monde vient de publier un article fouillé sur les rapports entre le Vietnam, les États-Unis et la Chine. Nous en portons des extraits à la connaissance de nos lecteurs. L’intégralité du texte est disponible sur le site du Monde que nous vous recommandons de consulter.

 

Hanoï tente de poursuivre son rapprochement avec les Etats-Unis, indispensable à son économie mondialisée, tout en ménageant la Chine, qui est pour lui à la fois un modèle politique et un voisin menaçant. Un exercice qui exige de marier rigidité doctrinale et souplesse stratégique.

 

Les stèles de marbre blanc, toutes identiques, s’étendent sur des terrasses à flanc de montagne. Autour, un paysage de collines karstiques abruptes et de vallons nimbés de brume. Au cimetière des Martyrs, tout juste restauré, de la province de Ha Giang, dans le nord du Vietnam, les sépultures portent la même inscription : « Liet sy » (mort pour la patrie). La Chine n’est qu’à 35 kilomètres. Dans le temple consacré aux prières, une statue d’Ho Chi Minh, le héros communiste de l’indépendance et président de 1945 à 1969, trône sur un autel couvert de fleurs, de billets et de canettes de Coca-Cola. Une plaque noire liste les noms des 4 200 martyrs déjà inhumés. Officiellement, les dépouilles mortelles d’environ 2 000 autres soldats sont encore disséminées sur la frontière avec la province chinoise du Yunnan. Mais, à en juger par la taille du cimetière, dont les deux tiers sont encore vacants, le chiffre final pourrait en réalité être plus important.

 

La province de Ha Giang a été le théâtre de sanglantes batailles en 1984, au cours de ce que le Vietnam appelle sobrement la « guerre de défense de la frontière nord ». L’agresseur – jamais nommé – était la Chine, alors dirigée par Deng Xiaoping (1978-1989). Tout juste reconnu par les Etats-Unis, le puissant voisin avait lancé, le 17 février 1979, une guerre surprise contre le Vietnam. Pékin reprochait à Hanoï d’avoir signé (en novembre 1978) un traité d’alliance avec l’Union soviétique, alors ennemie de la Chine, puis d’avoir entrepris de renverser, en janvier 1979, le régime khmer rouge cambodgien, soutenu par Pékin et qui avait agressé le Vietnam sur son flanc sud-ouest. Durant dix ans, les troupes chinoises ont harcelé l’armée vietnamienne le long de la frontière entre les deux pays et mené des incursions, faisant des dizaines de milliers de morts de part et d’autre. Le bilan fait encore l’objet de débats.

 

Une nouvelle guerre avec la Chine est-elle envisageable ?

 

« Elle l’est, mais pas pour tout de suite », estime, avec une certaine gravité Duc Mon, un sexagénaire en pantalon noir et polo blanc, après avoir disposé des bâtons d’encens sur plusieurs tombes. Il s’immobilise devant l’une d’elles, joint les mains au-dessus de sa tête et s’incline trois fois. Son frère Kanh allait avoir 20 ans quand il périt, en septembre 1984, avec trois autres soldats, dans le bombardement de leur casemate, à la frontière. « Les batailles de 1984 à Ha Giang sont longtemps restées taboues, beaucoup de Vietnamiens en ignoraient même l’existence jusqu’à il y a une dizaine d’années, car le gouvernement fait tout pour ne pas “provoquer” la Chine », explique une chercheuse vietnamienne, qui recueille des témoignages sur le sujet sensible de la guerre sino-vietnamienne et souhaite garder l’anonymat. « Malgré les affinités culturelles, religieuses, idéologiques que nous avons avec la Chine, il y a au Vietnam un ressentiment très fort contre les Chinois. Mais quoi qu’on fasse, nous serons toujours voisins », poursuit-elle.

 

L’intégralité de l’article est disponible ici.

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