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BIRMANIE EXPRESS – ACTUALITÉS : Que retenir de l’actualité birmane du 8 au 14 mai ?

Date de publication : 15/05/2023
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cyclone Mocha en Birmanie

 

Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.

 

Politique, Diplomatie

 

L’Indonésie et Singapour ont condamné l’attaque armée d’un convoi humanitaire de l’ASEAN sur une route reliant Taunggyi, capitale de l’État Shan en Birmanie, à la ville de Hshihseng. Cet acte de violence semble avoir été conçu comme un avertissement adressé à l’ASEAN pour qu’elle n’essaie pas de “s’immiscer” dans les affaires intérieures birmanes juge le Jakarta Post, le jour même de l’ouverture du sommet annuel de l’organisation régionale. Le chef de la junte, le général Min Aung Hlaing, n’a donné aucun signe de vouloir respecter le consensus en cinq points de l’ASEAN pour le rétablissement de la paix, qu’il a accepté lors d’un sommet d’urgence avec les dirigeants de l’organisation à Jakarta en avril 2021.

 

Les dirigeants de l’Association des pays d’Asie du Sud-Est (Asean) se sont ensuite déclarés mercredi 10 mai “profondément inquiets” des violences en Birmanie et ont condamné une récente attaque contre un convoi livrant de l’aide humanitaire dans le pays. Après une réunion des chefs de la diplomatie du groupe mardi, les dirigeants de la région ont entamé mercredi un sommet de deux jours sur l’ile de Flores, à l’est de l’Indonésie. En ouverture, le président indonésien a appelé ses homologues à l’”unité” pour résoudre les défis qui se présentent au groupe de 10 pays. La pression sur l’alliance régionale s’est encore accentuée après qu’un convoi transportant des diplomates et des responsables apportant de l’aide humanitaire fournie par l’Asean a été pris dimanche dans des échanges de tirs dans l’est de la Birmanie. La Birmanie reste membre de l’Asean mais s’est vu interdire la participation aux réunions de haut niveau à cause de son échec à appliquer le plan en 5 points.

 

La junte birmane a condamné la récente déclaration de l’Union nationale karen (KNU), qui s’est engagée à continuer à s’associer à d’autres forces pro-démocratiques pour mettre fin au régime militaire. Dans une déclaration faite à l’issue de son 17e congrès, le 5 mai, l’Union nationale karen a déclaré qu’elle lutterait pour instaurer l’égalité et une union fédérale et démocratique. Le comité de négociation de la junte pour la solidarité nationale et le rétablissement de la paix a déclaré mercredi 10 mai que la déclaration de la KNU n’était pas constructive, qu’elle contredit l’accord national de cessez-le-feu (ANC) et qu’elle mène à la confrontation. Il a ajouté qu’elle étoufferait les efforts visant à construire un “système démocratique et fédéral multipartite”, ainsi que la paix, la stabilité et le développement.

 

Économie

 

Pour la nouvelle année fiscale 2023-24, le gouvernement militaire a adopté la loi de planification nationale (« national planning law ») qui fixe les objectifs de croissance pour les 12 mois à venir. Ainsi, d’après les prévisions des autorités, le PIB devrait progresser de 4,1%, soutenu notamment par le développement des industries extractives (17,0%), forestières (15,9%), de l’électricité (8.8%) et des transports (7.3%). La loi prévoit par ailleurs un léger excédent commercial de 500 M USD, avec des exportations attendues à 16,5 Mds USD et des importations à 16 Mds USD. L’investissement public devrait, quant à lui, atteindre 4 Mds USD.

 

Le groupe indien Adani Ports a annoncé la revente au groupe Solar Energy de ses parts dans le projet de construction de terminal portuaire à Rangoun à un prix cassé de 30 M USD (pour un investissement initial de 127 M USD). Ce retrait intervient après que la compagnie ait été vivement critiquée par la communauté internationale pour vouloir bâtir ce terminal sur un terrain appartenant au conglomérat militaire Myanmar Economic Corporation (MEC).

 

Dans le cadre du projet Kaladan Multimodal Transit Transport (KMTTP), une cérémonie d’ouverture du port de Sittwe dans l’Etat Rakhine en Birmanie a été organisée le 9 mai par les autorités birmanes et indiennes, célébrant l’arrivée d’un premier bateau d’essai de marchandise du port de Calcutta parti le 4 mai. Le développement du port Sittwe est une des composantes de ce projet d’envergure dont le montant total atteint 484 M USD. Financé par le gouvernement indien, il est destiné à connecter Calcutta, situé sur la côte est de l’Inde aux Etats indiens du nord-est via le port de Sittwe, la connexion s’opérant ensuite par voie navigable entre Sittwe à Paletwa en Birmanie et enfin, par la route, entre Paletwa et Zorinpui dans le Mizoram en Inde.

 

Société

 

Depuis le 10 mai, les organisations météorologiques d’Asie du Sud et du Sud-Est sont sur le qui-vive. La formation d’une vaste dépression au sud-ouest de la baie du Bengale les inquiète. Au fil des jours, celle-ci est susceptible de se transformer en un cyclone destructeur. Dans la nuit du 13 au 14 mai, les prévisionnistes estiment que le cyclone dit Mocha frappera les côtes du Bangladesh et de la Birmanie, de Cox’s Bazar à Kyaukpyu. Des vents soufflant de 150 à 180 km/h sont attendus et craints. Les trombes d’eau vont s’abattre sur des sols particulièrement secs. L’année dernière a connu peu de pluies. Les risques d’inondation et d’éboulement sont donc très élevés. Face à la menace venue de l’océan Indien, la junte au pouvoir à Nay Pyi Taw se veut prévenante et proactive. Instruite par la catastrophe perpétrée par le cyclone Nargis en mai 2008, trauma très profond dans la société birmane (138 000 morts), elle multiplie les mises en garde à la population. Par haut-parleurs dans les villes et les villages, des messages de prudence sont énoncés et répétés. Les pêcheurs et les navires ne s’aventurent plus au sud-est de la baie du Bengale et au nord de la mer d’Andaman. Pour démontrer que l’on se prépare au pire, les pompiers des régions de Rangoun et du delta de l’Irrawaddy font savoir qu’ils sont prêts à faire-face, tout comme leurs collègues de l’État Rakhine.

 

Le très puissant cyclone Mocha a touché terre dimanche 14 mai dans le nord de l’État de Rakhine, près de la frontière bangladaise, provoquant des pluies torrentielles et des rafales de vent suffisamment puissantes pour faire tomber des tours de télécommunications, déraciner des arbres et provoquer des crues soudaines, entre autres. Le cyclone, dont la vitesse maximale des vents est de 259 km/h, soit l’équivalent d’un ouragan de catégorie 5, a frappé dimanche matin la capitale de l’État, Sittwe, sur la côte occidentale birmane. Il s’agit du cyclone le plus puissant à frapper la Birmanie depuis plus de dix ans. Les habitants ont fait état de fortes pluies et de vents violents qui ont déraciné des arbres et arraché des toits.

 

Les troupes de la junte birmane ont tué et incinéré 18 villageois, dont cinq enfants, dans le canton de Htantabin, dans la région de Bago, mercredi 10 mai. Parmi les victimes figuraient deux enfants de cinq ans, un enfant de sept ans, un enfant de neuf ans, un enfant de quinze ans, ainsi qu’un homme et une femme âgés de soixante-dix ans. Ces meurtres font suite aux lourdes pertes subies par la junte lors des attaques menées par l’Armée de libération nationale karen, la branche armée de l’Union nationale karen, et par des groupes de résistance près du village, mercredi 10 mai. Après les attaques, les troupes ont investi le village de Nyaung Pin Thar et torturé tous ceux qu’elles ont trouvés, selon les habitants.

 

Le puissant cyclone Mocha a touché terre dans l’ouest de la Birmanie dimanche, tuant six personnes et abattant des arbres, ont déclaré des habitants, alors que les agences humanitaires mettaient en garde contre un impact grave sur “des centaines de milliers de personnes vulnérables”.

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