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THAÏLANDE – CHRONIQUE : « Mae Sot : Le chant du coq »

Journaliste : Michel Hermann
La source : Gavroche
Date de publication : 05/03/2019
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Dans ce quatrième et dernier volet consacré à Mae Sot, ville frontalière avec le Myanmar, la Chronique « Le chant du coq », de notre ami écrivain-poète Michel Hermann, vous fera découvrir ou redécouvrir cet endroit magique situé dans un massif karstique à une vingtaine de kilomètres de la ville. La route, à trois ou quatre voies Sukhothai – Mae Sot, traverse un Parc national montagneux couvert d’une dense forêt tropicale et peuplé de minorités montagnardes Hmong et Muser (Branche de l’ethnie Lahu). Bonne lecture.

 

« É-ki-é-ké ! » (Cocorico ! en thaï)

 

L’armée des coqs glorieux célèbre la victoire.
Le royaume du Siam a vaincu les Birmans.
Fiers et chauvins, ces gallinacés conquérants
Plastronnent silencieux, tout couverts de gloire.

 

C’est ainsi qu’on les voit, en ordre de combat,
Au sanctuaire Phawo, honorer ici
Le courageux général Karen qui défit
L’armée birmane avec ardeur et éclat.

 

« É-ki-é-ké ! »

 

Sur la route Tak-Mae Sot, au pied d’un massif
Karstique, dans un foisonnement de verdure,
Se dresse dignement, tout orné de dorures
Le « Shrine » de Pho Phawo, muet et passif.

 

Dans cette passe qui mène de Tak à Mae Sot,
Sa victoire permit, en bloquant son accès,
D’empêcher les troupes birmanes d’attaquer
L’armée siamoise, qui, dans un parcours sans faute,

 

Regagnait la capitale, alors Thonburi,
Après sa reconquête de Chiang Maï. C’était
En mille-sept-cent-soixante-quinze, année
Faste pour le roi Taksin, vainqueur aguerri.

 

« É-ki-é-ké ! »

 

Depuis la route, on ne peut pas le rater.
De loin, on entend les guirlandes de pétards
Qui crépitent dans un bruit assourdissant tard
Dans la nuit tropicale, pour fêter son passé.

 

Ce bruit se double de klaxons des véhicules
Longeant le sanctuaire, venus apporter
Leurs contributions sonores à cette fierté.
Ce vacarme, comme un cri de guerre, stimule

 

L’esprit des nombreux visiteurs venus prier
Et rendre hommage au général victorieux.
Un majestueux Bouddha surplombe ce lieu,
Protégé par un beau « Naga », serpent sacré

 

A sept têtes, « Muchalinda ». Endroit magique
Où silence alterne avec tintamarre,
Où des coq muets semblent garder la mémoire
Des guerriers morts dans ces évènements tragiques.

 

Michel Hermann

 

 

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