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THAÏLANDE – HISTOIRE: Le 6 octobre 1973, cette date que les étudiants thaïlandais n’oublient pas

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 04/10/2020
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Les étudiants thaïlandais ont le sens de l’histoire. Dans un pays peu porté sur le passé, les références constantes des activistes pro-démocratie au coup d’état de 1932 qui imposa la monarchie constitutionnelle prouvent ce souci historique. Autre référence capitale qui sera commémorée cette semaine à Bangkok: le début de la répression sanglante de 1973, qui démarra le 6 octobre sur le campus de l’université de Thammasat. Gavroche raconte…

 

Nous avons repris, pour cet éclairage historique, des éléments disponibles en anglais sur Wikipedia

 

Le 6 octobre 1973 est un jour noir dans l’histoire des mouvements démocratiques thaïlandais, et en particulier dans celle des mouvements de jeunesse. Depuis plusieurs mois, les étudiants manifestaient en Thaïlande. Or ce jour là, tout bascule sur le campus de l’université Thammasat à Bangkok. Thirayuth Boonmee, l’un des leaders de la contestation (toujours vivant, retiré de la politique) et dix autres militants politiques sont arrêtés pour avoir distribué des tracts dans des lieux très fréquentés de Bangkok, tels que Bang Lamphu, Siam Square et Pratunam, appelant à soutenir une réforme rapide de la constitution.

 

Le gouvernement au pouvoir a utilisé un décret interdisant les rassemblements de plus de cinq personnes pour les arrêter. Les autres personnes arrêtées étaient Prapansak Kamolpetch, Boonsong Chalethorn, Bandhit Hengnilrat, Visa Kanthap, Thanya Chunkathatharn, Thawee Muenthikorn, Montri Juengsirinarak, Nopporn Suwanpanich, Preedi Boonsue et Chaiwat Suravichai. Ils furent emmenés au quartier général de la police et leurs domiciles ont été perquisitionnés.

 

Le 8 octobre, les douze personnes arrêtées se voient refuser la liberté sous caution et sont accusées par le vice-premier ministre Praphas Charusathien (numéro deux du régime mené par Thanom Kittikachorn) d’être liées à un complot visant à renverser le gouvernement.

 

Le 9 octobre, plus de 2 000 étudiants de l’université de Thammasat manifestent lors d’un rassemblement anti-gouvernemental. Après le rassemblement, les étudiants organisent une veillée de nuit, à laquelle se joignent des étudiants de l’université de Chulalongkorn et de plusieurs écoles normales.

 

Le 11 octobre, le premier ministre Praphas accepte de rencontrer les étudiants mais ils refuse de répondre à leurs demandes. À ce moment-là, le rassemblement se déplace sur l’esplanade de Sanam Luang.

 

Le 13 octobre, la foule, sur Sanam Luang, atteint plus de 400 000 personnes. Le gouvernement envisage d’accepter les réformes demandées mais les étudiants prennent l’initiative. L’un de leurs chefs, Seksan Prasertkul, décide une marche sur le palais royal pour demander conseil au roi Bhumibol (Rama IX).

 

Le 14 octobre, les étudiants arrivent au palais. Des représentants du roi les rencontrent mais réitèrent la dissolution de leur mouvement avant toute concession. Dans le contexte de la guerre froide et de la fin proche de la guerre du Vietnam, la menace communiste est prise très au sérieux par l’armée.

 

En fin de matinée, des actes de vandalisme et de violence sont commis et la situation devient incontrôlable. Le gouvernement a fait venir des chars, des hélicoptères et des fantassins pour soutenir la police. Soixante-dix-sept morts et 857 blessés sont à déplorer lors de la répression et des affrontements qui s’ensuivent.

 

Vers 19h15, le roi annonce à la télévision et à la radio que le gouvernement militaire de Thanom a démissionné. Thanom, Praphas et le fils de Thanom, le colonel Narong Kittikachorn, qui est marié à la fille de Praphas, fuient le pays.

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