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INDONÉSIE – POLITIQUE: Les employés de l’agence anti-corruption quittent le navire

Journaliste : Redaction
La source : Gavroche
Date de publication : 30/09/2020
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C’est une mauvaise nouvelle, en pleine pandémie et en pleine récession économique, pour le président indonésien Joko Widodo, crédité d’ordinaire pour ses efforts de réforme. Plusieurs dizaines d’employés de l’agence nationale anticorruption ont récemment démissionné, pour protester contre l’impossibilité légale de mener à bien leur mission, du fait des limites législatives posées à leur agence, le KPK.

 

Le départ de dizaines d’employés de la Commission indonésienne pour l’éradication de la corruption (KPK), autrefois redoutée, prouve combien celle ci est désormais tombée en disgrâce. Ces démissions, pour la plupart, sont dues à la désillusion suscitée par une révision controversée de la loi cadre qui définit les missions du KPK, avec l’intention d’en réduire l’indépendance et sa capacité à lutter contre la corruption.

 

Selon les données de la KPK, au moins 38 employés, dont 30 permanents, ont démissionné, le dernier étant le responsable des relations publiques et ancien porte-parole Febri Diansyah. Dans sa lettre de démission datée du 18 septembre, Febri a cité “les changements dans l’état politique et juridique du KPK” au cours des 11 derniers mois comme étant la raison de son départ. Beaucoup ont supposé qu’il faisait référence aux changements causés par la révision de la loi sur le KPK en septembre de l’année dernière.

 

Création d’un conseil de surveillance

 

La nouvelle loi prévoit la création d’un conseil de surveillance qui disposera d’une grande autorité dans les enquêtes et les poursuites des affaires de corruption. Les enquêteurs devront obtenir l’autorisation de la commission dans les cas de confiscation, de perquisition et d’écoutes téléphoniques, ce qui est jugé trop restrictif et trop bureaucratique. Le statut de tout le personnel du KPK a été changé en fonctionnaires, ce qui réduit leur indépendance.

 

Au moment de son adoption, la révision de la loi a été rejetée par divers groupes, notamment les employés du KPK, les universitaires, les militants et les étudiants qui ont organisé des manifestations de grande envergure dans plusieurs villes d’Indonésie. Mais le parlement a décidé, lui, d’aller de l’avant.

 

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