GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : Trente ans déjà, cet anniversaire est le votre !
Gavroche Thaïlande a trente ans. Oui, trente ans ! Et cela, depuis bientôt six mois puisque le premier numéro imprimé de notre média, alors mensuel et quasi-photocopié, a été publié le 1er juin 1994. Une naissance à Bangkok, en Thaïlande, au cœur de cette Asie du Sud-Est que nous nous efforçons de vous raconter chaque jour, avec ses grandes et ses petites histoires. Comment être plus enraciné, plus intrinsèquement lié à une région du monde et à un royaume dont nous racontons chaque jour l’actualité ?
Trente ans et pas de fête d’anniversaire. Pas de célébration. Pas de feu d’artifice et de cotillons. Et bien non ! Parce que cet anniversaire est aussi le moment, lucide, de dresser un triste et passionné constat. Partout, les médias traditionnels reculent. Et même si notre audience, ces dernières années, n’a fait que croitre – vous êtes près de treize mille à recevoir cette newsletter/infolettre chaque lundi – Gavroche est angoissé, inquiet, avec en tête plus de questions que de réponses.
Notre offre d’information est-elle encore pertinente en 2024 ? Notre refus têtu d’aborder tous les sujets, aussi bien ceux chers à la communauté française que ceux tirés dans l’actualité généraliste, est-t-il justifié ? Nos commentaires et analyses tempérés ont-ils un sens à l’heure des prises de position radicales sur les réseaux sociaux ? Et si Gavroche devenait une feuille de chou servicielle, remplie de petites annonces ou d’articles publicitaires déguisés ?
Gavroche a trente ans et nous avons choisi de ne pas célébrer cet anniversaire car l’heure n’est pas à la fête pour la presse, pour les médias, et tous ceux qui s’évertuent à tenir leurs lecteurs informés sans biais (ce qui ne veut pas dire sans opinion) et sans fil à la patte, institutionnel ou publicitaire.
Gavroche a jusque-là grandi grâce à vous. Avec vous. Pour vous. C’est grâce à son public que ce journal en ligne est adulte. Vous êtes notre plus beau cadeau d’anniversaire ! Le seul qui compte à nos yeux.
Alors promis, dès que l’occasion se présentera à Bangkok, nous ferons la fête. Mais à une condition : promettez nous, alors, de nous aider à souffler sur les trente bougies !
