GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : Hun Sen, le caïman cambodgien qui mord encore
Les politiciens vétérans sont parfois appelés « caïmans ». Pourquoi ? Parce qu’ils savent mieux que d’autres se tapir dans les marécages, puis dévorer leurs victimes d’un coup de mâchoire. L’ancien Premier ministre cambodgien Hun Sen fait, à n’en pas douter, partie de cette catégorie. La Première ministre thaïlandaise l’a appris ces derniers jours à ses dépens. Paetongtarn Shinawatra pensait sans doute pouvoir convaincre l’ami de son père, le milliardaire Thaksin Shinawatra, de conclure avec elle un accord particulier pour mettre fin au conflit frontalier entre les deux royaumes. Erreur. Hun Sen, 72 ans, a tiré le premier en dévoilant une partie de leurs discussions, ouvrant la voie à une crise politique en Thaïlande.
En agissant ainsi, Hun Sen atteint un double objectif. Il met à mal la dynastie Shinawatra qui lui est redevable, car il l’a épaulée dans le passé, lors de ses passes d’armes politiques avec les militaires. Et il revient au centre du jeu diplomatique au Cambodge, confinant son fils, le Premier ministre Hun Manet, dans le rôle de gestionnaire des affaires courantes.
Hun Sen, maître du Cambodge ? L’affirmation continue de se conjuguer au présent. En tout cas tant que, comme tous les vieux caïmans, il continue de mordre…