L’effacement

Date de publication : 20/02/2022
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L effacement de Mayyu Ali

 

BIRMANIE – TÉMOIGNAGE : Un poète au cœur du génocide des Rohingyas

 

Gavroche aime lire. Gavroche aime les témoignages. Celui-ci est poignant. Il nous livre de l’intérieur une vision de ce qu’est la Birmanie des crimes et du mépris des peuples.

 

Nous reproduisons ici un résumé du livre «L’effacement» de Mayyu Ali avec Emile Lopes (Gallimard)

 

Comment continuer à vivre lorsque son peuple est lentement effacé, damné parmi les damnés de la terre ? Toute sa vie, Mayyu Ali a dû se battre pour exister comme Rohingya, une minorité musulmane parmi les plus persécutées au monde, dont l’existence est purement et simplement déniée en Birmanie depuis 1982.
Né en 1991, année où Aung San Suu Kyi reçoit le prix Nobel de la paix, il grandit à l’ouest de la Birmanie, à quelques kilomètres de la frontière bangladaise, dans une famille de pêcheurs.

 

Régulièrement insulté et exclu, comme toute sa communauté, obligé de renoncer à devenir professeur, il se réfugie dans l’écriture et est aujourd’hui un poète reconnu. En août 2017, les militaires birmans attaquent son village et il voit ses voisins se faire égorger, les femmes sont violées, les enfants jetés dans les flammes. Comme 740 000 autres Rohingyas, il prend la fuite pour le Bangladesh voisin. Entassé dans un camp de fortune, sur des collines qui menacent de s’effondrer, Mayyu Ali assiste depuis deux ans au trafic d’êtres humains orchestré par des mafieux. Mais il est déterminé à agir pour son peuple et contribue à collecter les preuves de ce que la Cour pénale internationale pourrait bientôt qualifier de génocide.

 

Par ce livre, il veut faire entendre les cris des enfants, des femmes, des hommes, pour que leur tragédie ne tombe jamais dans l’oubli : « En Birmanie, notre existence est niée. Ecrire mon parcours et celui des miens ancre à tout jamais nos vies dans l’histoire de l’humanité. »

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