London Escorts sunderland escorts
Home Asie BIRMANIE EXPRESS – ACTUALITÉS : Que retenir de l’actualité birmane du 16 au 22 juin ?

BIRMANIE EXPRESS – ACTUALITÉS : Que retenir de l’actualité birmane du 16 au 22 juin ?

Date de publication : 23/06/2025
0

Vote électronique Birmanie

 

Gavroche a sélectionné pour vous quelques nouvelles saillantes en Birmanie durant cette semaine écoulée. Un survol de l’actualité indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à ce pays d’Asie du Sud-Est.

 

Politique, Diplomatie

 

Dans le sillage des célébrations marquant les 75 ans de relations diplomatiques entre la Chine et la Birmanie, le régime militaire birman a annoncé sa volonté de certifier des sociétés de sécurité privées chinoises souhaitant opérer dans le pays. Cette mesure répond à une proposition chinoise formulée en août 2024 en faveur d’une force de sécurité conjointe, visant à protéger les projets liés à l’Initiative la Ceinture et la Route, de plus en plus ciblés par les forces de résistance. La loi sur les services de sécurité privés, signée en février dernier, est largement interprétée comme un cadre destiné à faciliter l’implantation de ces acteurs chinois. Le comité de surveillance des services de sécurité privés s’est réuni dès le lendemain de l’annonce pour définir les conditions d’octroi de licences. Le régime a justifié cette décision par la nécessité de renforcer la sécurité nationale et l’ordre public.

 

Le régime militaire birman a validé la nomination de Kim Chong Il comme nouvel ambassadeur de Corée du Nord, en remplacement de Jong Ho Bom. Cette décision illustre les liens persistants entre les deux pays, malgré les suspicions récurrentes de coopération militaire et nucléaire. Naypyitaw entretient également des relations étroites avec la Chine, la Russie, la Biélorussie et le Cambodge. Les relations diplomatiques entre la Birmanie et la Corée du Nord, établies en 1975, avaient été rompues en 1983 après un attentat nord-coréen à Rangoun, avant d’être rétablies en 2007.

 

Min Aung Hlaing, a amendé la loi de la Commission électorale de l’Union, permettant désormais aux fonctionnaires du gouvernement de présider tous les organes électoraux en Birmanie en vue des élections prévues en décembre ou janvier.

 

L’ONG Fortify Rights a publié mercredi un rapport appelant la Malaisie à cesser les arrestations arbitraires de migrants et l’usage de la torture dans les centres de rétention pour immigrés. L’organisation dénonce l’arrestation récente de réfugiés birmans enregistrés auprès du HCR à la suite de rafles migratoires. Entre janvier et mai 2025, les autorités malaisiennes ont arrêté 34 287 personnes, soit une moyenne mensuelle de 7 800, contre 2 300 par mois en 2023 et 3 900 en 2024. En mai, 80 ressortissants birmans ont été expulsés. Le rapport s’appuie sur les témoignages de 17 victimes ou témoins, principalement des Rohingyas et d’autres ressortissants birmans.

 

Le 19 juin, à l’occasion des 80 ans d’Aung San Suu Kyi, le président par intérim du gouvernement d’unité nationale, Duwa Lashi La, a rendu hommage à la dirigeante toujours détenue depuis le coup d’État militaire de 2021. Il a salué son engagement en faveur de la démocratie et appelé à l’unité nationale pour mettre fin à la dictature militaire et instaurer un système fédéral démocratique.

 

Le 20 juin, une formation à l’utilisation de la machine de vote électronique a eu lieu dans le district de Homalin, dans la région de Sagaing. Cette session, organisée par la Commission électorale de l’Union (UEC), a aussi permis de présenter le calendrier prévu pour la tenue des élections générales, tandis que l’assistant directeur de l’UEC a expliqué le fonctionnement de la machine de vote électronique. Les participants ont ensuite testé le processus de vote à l’aide de la machine.

 

Économie

 

Fermée depuis décembre 2023 en raison des combats dans l’État Karen, la route asiatique, axe majeur du commerce entre la Thaïlande et la Birmanie, contraint désormais camions et bus à emprunter des itinéraires de montagne étroits et instables. Ces routes secondaires sont ponctuées d’au moins 48 points de contrôle tenus par l’armée birmane ou divers groupes ethniques armés, imposant des taxes de passage parfois exorbitantes. Résultat : les coûts de transport explosent, atteignant jusqu’à 800 000 kyats pour un trajet en bus Rangoun–Myawaddy, et plus de 3 millions de kyats pour un camion de 12 roues. Le volume des échanges s’est effondré à environ 60 camions par jour, provoquant pénuries et flambée des prix dans plusieurs villes birmanes.

 

Le 18 juin, la Banque centrale du Myanmar (CBM) a vendu plus d’un million de dollars à des entreprises importatrices de matières premières, dans le cadre d’une injection planifiée de 10 millions de dollars. Elle a également cédé 1,68 million de dollars provenant d’entreprises en mode « Cutting-Making-Packaging » à des importateurs d’huile comestible. Cette intervention s’inscrit dans une série de mesures engagées depuis la fin mai pour soutenir le kyat et limiter la volatilité du marché des changes. Le 17 juin, la CBM avait injecté plus de 376 000 yuans, 500 000 bahts et avait vendu près de 2,04 millions de dollars aux importateurs. La Banque centrale avait déjà annoncé, fin mai et début juin, la vente de 30 à 33 millions de dollars à destination des importateurs de carburants.

 

Société

 

Le 5 juin 2025, lors de sa 113e session, la Conférence générale de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a adopté une résolution en vertu de l’article 33 de sa Constitution, en réponse au non-respect persistant par la Birmanie des conventions 87 (liberté syndicale) et 29 (travail forcé). Il s’agit de la troisième utilisation de cet article, après des précédents concernant la Birmanie en 2000 et le Bélarus en 2023. La Conférence appelle gouvernements, employeurs et travailleurs à « prendre toutes mesures susceptibles de favoriser » les droits syndicaux et à éliminer le travail forcé. Elle précise toutefois qu’il ne s’agit ni d’un appel à sanction, ni à désinvestir, encourageant la poursuite des activités qui bénéficient directement aux populations birmanes.

 

Des habitants de Mogoke, dans la région de Mandalay, accusent la Ta’ang National Liberation Army (TNLA) de monopoliser l’extraction de rubis depuis la prise de contrôle de la ville en juillet 2024, en collaboration avec la Force de Défense Populaire (PDF). Selon ces témoignages, la TNLA aurait attribué des droits miniers à grande échelle à des proches de ses dirigeants et à des intérêts étrangers, notamment chinois et issus de l’État Wa. L’exploitation intensive aurait provoqué des dégâts environnementaux notables, dont la destruction du parcours de golf local, visible sur des images satellites. Les résidents dénoncent également la confiscation de sites prometteurs par la TNLA et des restrictions imposées aux exploitants locaux. Avant cette prise de contrôle, l’industrie birmane des pierres précieuses — estimée à plus de 400 millions de dollars par an — était dominée par des intérêts militaires et des groupes armés.

 

La Banque Asiatique de Développement (BAD) a approuvé une aide de 100 millions de dollars pour l’assistance humanitaire et la résilience communautaire à long terme en Birmanie, acheminée via le Programme des Nations Unies pour le développement, l’UNICEF et le Programme alimentaire mondial. Ce financement, le plus important jamais accordé par la BAD à la Birmanie, vise à fournir de la nourriture, de l’eau, des abris et des soins médicaux aux familles dans le besoin, tout en soutenant les moyens de subsistance et l’emploi à long terme. Cette aide fait suite à une subvention de 3 millions de dollars en avril pour les victimes du tremblement de terre de magnitude 7,7 en mars, qui a porté le nombre de personnes nécessitant une aide urgente de 4,3 à 6,3 millions.

 

Répression/Conflit

 

L’État Karenni est confronté à une pénurie aiguë de carburant, conséquence directe du blocus imposé par le régime birman et des combats intenses avec les forces rebelles. Le litre d’essence atteint jusqu’à 10 000 kyats dans certaines zones, tandis que d’autres sont totalement à sec. Les routes d’approvisionnement, notamment via Pekon, sont coupées par les offensives militaires, et les itinéraires alternatifs sont impraticables à cause des pluies ou des combats. Les autorités révolutionnaires locales, dont la KNDF, dénoncent les pratiques spéculatives et promettent des mesures de contrôle. Le Conseil exécutif intérimaire de l’État Karenni s’engage pour sa part à pallier la crise. À Loikaw, bastion du régime, les prix restent stables grâce à un approvisionnement depuis Hsihseng, mais la ville est hermétiquement bouclée : tout transport de carburant hors de la ville est sévèrement réprimé. Parallèlement, le régime aurait demandé à la Thaïlande de renforcer le contrôle aux frontières pour freiner l’approvisionnement illégal en carburant vers les zones tenues par la résistance.

 

Daw Aung San Suu Kyi, figure emblématique de la démocratie en Birmanie, a célébré cette semaine son 80e anniversaire en prison, où elle est détenue depuis le coup d’État militaire de 2021. Son cas symbolise la répression persistante exercée par la junte contre les opposants politiques. Plusieurs ambassades occidentales, dont celles des États-Unis et du Royaume-Uni, ont renouvelé leurs appels à la libération de toutes les personnes détenues injustement. De nombreux responsables de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD) partagent son sort, malgré leur âge avancé et des problèmes de santé parfois graves. Certains, comme le Dr Zaw Myint Maung et U Win Khine, sont décédés en détention. D’autres, à l’image de U Win Htein (84 ans) et de l’ancien président U Win Myint (73 ans), purgent toujours de longues peines.

 

Une coalition de groupes de l’État Môn a annoncé une intensification de ses opérations contre le régime militaire birman. Réuni sous la bannière du Conseil fédéral de l’État Môn (MSFC), ce mouvement a adopté une charte pour l’État, lancé une stratégie de boycott des élections prévues par le régime et mis en place un comité d’aide aux personnes déplacées. Dans une région où la lutte armée reste moins développée qu’ailleurs, plusieurs factions — dont la Mon State Revolutionary Force, la Mon State Defence Force, la Mon Liberation Army et la Mon National Liberation Army — ont fusionné pour former une armée Môn unifiée. Ces groupes opèrent désormais aux côtés d’autres forces de résistance dans les États Karen et Môn, ainsi que dans la région de Tanintharyi. Le MSFC a par ailleurs engagé des discussions avec le New Mon State Party (NMSP), signataire de l’accord de cessez-le-feu national de 2015, sans pour l’instant aborder les questions militaires.

 

Des groupes anti-régime de la région de Bago Ouest ont rapporté avoir tué 20 membres du personnel de l’armée dans le canton de Minhla le 16 juin. Le bataillon 3 de la Force de Défense Populaire (PDF) de Thayawady, avec trois autres groupes dont l’Asho Chin Defence Force, a attaqué une soixantaine de soldats du régime et des miliciens pro-régime Pyu Saw Htee qui avançaient vers le village de Sin Ai Chaung Pauk. Après 45 minutes de combats, les troupes du régime auraient battu en retraite.

 

Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Les plus lus