Les États-Unis ont annoncé qu’ils augmenteront à partir du 1er août 2025 le tarif douanier sur toutes les importations en provenance du Japon à 25 %. L’administration américaine a publié cette décision dans la nuit du 8 juillet (heure thaïlandaise), marquant un durcissement significatif par rapport à la période récente où elle avait temporairement abaissé ce taux à 10 %.

Ce retour à un tarif élevé, proche du niveau initial de 24 % envisagé au printemps, accentue l’incertitude quant à l’impact économique sur le Japon. En effet, les exportations japonaises vers les États-Unis représentent environ 3,5 % du produit intérieur brut nominal du pays. Selon des calculs préliminaires, cette hausse tarifaire pourrait réduire la croissance japonaise de 0,4 à 0,5 point de pourcentage uniquement via l’effet direct sur les échanges. L’impact secondaire sur les chaînes d’approvisionnement et le choc d’incertitude pourraient encore aggraver cette tendance négative.

Une structure d’exportation très exposée

Les secteurs les plus exposés à cette hausse sont traditionnellement liés à l’industrie automobile, mais également les produits pharmaceutiques, les machines générales et les appareils électriques. L’effet tarifaire pourrait donc contraindre un large éventail de fabricants japonais à revoir leurs prévisions de bénéfices, au-delà du seul secteur automobile qui était jusqu’ici le principal concerné.

Des négociations commerciales incertaines

Le gouvernement américain justifie cette mesure par un déficit commercial important avec le Japon et accuse Tokyo de ne pas garantir une relation commerciale « véritablement réciproque ». Washington conditionne un éventuel ajustement de ces tarifs à des ouvertures concrètes des marchés japonais, notamment en supprimant des barrières tarifaires et non tarifaires.

Or, malgré plusieurs concessions faites par le gouvernement japonais lors des trois derniers mois de discussions, un écart notable subsiste entre les attentes américaines — centrées sur une réduction du déficit commercial — et la volonté japonaise de revoir l’ensemble des tarifs, y compris ceux concernant l’automobile.

Un contexte politique qui complique la donne

La tenue des élections sénatoriales japonaises prévues le 20 juillet complique également la perspective d’un accord avant le 1er août. Le gouvernement d’Ishiba risque de ne pas disposer du temps politique ni de la marge de manœuvre nécessaires pour conclure un compromis avant ce scrutin. Par ailleurs, les résultats des élections pourraient influencer la politique commerciale et la stratégie de négociation du Japon dans les mois à venir.

Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.