Les droits de douane reviennent au cœur de l’actualité économique asiatique. Le président Donald Trump a annoncé, ce 8 juillet, une hausse significative des tarifs sur les importations en provenance de 14 pays, dont le Japon, la Corée du Sud et la Thaïlande. Cette mesure, qui prendra effet le 1er août, pourrait porter le taux effectif de taxation des importations américaines à son plus haut niveau depuis l’ère « America First ».
Une vague de hausses ciblées
Les nouveaux tarifs visent à la fois des partenaires commerciaux majeurs et des économies de moindre envergure. Le Japon et la Corée du Sud, deux des principaux exportateurs vers les États-Unis, verront leurs produits frappés d’une surtaxe de 25 %. Douze autres pays sont également concernés, avec des hausses comprises entre 25 % et 40 %. Parmi eux, la Thaïlande et le Cambodge se voient imposer des droits de douane de 36 %. Ces niveaux s’approchent de ceux enregistrés lors des pics de tensions commerciales passés, sans toutefois atteindre les sommets alors observés.
Cette décision intervient dans un contexte de durcissement progressif des relations commerciales : reconduction de l’accord sino-américain, puis signature d’un accord avec le Vietnam la semaine dernière. L’ensemble de ces mesures porterait le taux moyen de droits de douane américains de 11,4 % à 12,7 %, selon la structure des importations sur les douze derniers mois.
L’Asie du Sud-Est en première ligne
Les pays de l’ASEAN sont parmi les plus touchés. Pour les six principales économies de la région (ASEAN-6), le taux effectif pourrait bondir de moins de 6 % à près de 13 % après la mise en œuvre de l’accord vietnamien et des nouvelles hausses tarifaires. Cela pourrait peser lourdement sur leurs exportations vers le marché américain et accentuer les tensions économiques régionales.
Une pression inflationniste modérée, mais significative
Les analystes estiment que si les nouveaux tarifs entrent en vigueur, ils ajouteront environ 0,1 point de pourcentage à l’inflation américaine et réduiront la croissance dans les mêmes proportions. Ce léger effet stagflationniste pourrait suffire à inciter la Réserve fédérale (Fed) à maintenir ses taux inchangés plus longtemps que prévu.
La Fed a d’ailleurs signalé qu’elle attendrait de mieux comprendre l’impact des politiques commerciales sur ses objectifs – inflation et emploi – avant d’ajuster sa stratégie monétaire. Dans ce contexte, le risque d’un nouvel épisode protectionniste prolongé renforce l’hypothèse d’un statu quo sur les taux.
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