Gavroche vous informe en temps réel sur les affrontements qui opposent, depuis jeudi 24 juillet, la Thaïlande et le Cambodge. Pour revivre les événements de la première journée, consultez notre article publié jeudi, et retrouvez ici le récit complet de la deuxième journée. Nous entrons à présent dans la troisième journée de ce conflit.
18h00 : Selon les médias thaïlandais, les forces armées ont repris ce matin le contrôle du sommet de Phu Makuea, un point stratégique de la province de Si Sa Ket, après avoir délogé les troupes cambodgiennes qui occupaient la zone. La Deuxième Région de l’armée a confirmé que le drapeau thaïlandais a été hissé à 9h20, marquant la reprise complète de la position. Toujours selon ces sources, les troupes thaïlandaises ont également expulsé les forces cambodgiennes de quatre zones contestées dans la province de Sa Kaeo, conformément au plan Chakrabongse Phuwanat 681. Plus de 4 000 civils ont été évacués vers 19 centres d’accueil temporaires, sans qu’aucune victime civile ne soit signalée.
17h00 : La province cambodgienne d’Oddar Meanchey fait face à une situation préoccupante avec plus de 8 000 familles, soit près de 30 000 personnes, contraintes de fuir leurs foyers en raison des affrontements entre les armées cambodgienne et thaïlandaise. Selon Meth Meas Pheakdey, porte-parole de l’administration provinciale, ces déplacés ont été répartis dans six zones sécurisées. Le nombre de personnes déplacées a considérablement augmenté par rapport à la veille
16h30 : Le dernier bilan des affrontements à la frontière thaïlando-cambodgienne a été communiqué ce matin par Varoth Chotpitayasunondh, porte-parole du ministère de la Santé publique. Le nombre total de victimes s’élève à 48, dont 13 morts – un chiffre en baisse par rapport aux 14 décès annoncés hier soir, sans explication de la part des autorités. Parmi les victimes, huit sont recensées dans la province de Si Sa Ket, quatre dans celle de Surin et une à Ubon Ratchathani. Dix personnes sont grièvement blessées, douze présentent des blessures modérées et treize des blessures légères.
16h00 : Le gouvernement cambodgien a annoncé samedi qu’au moins 13 Cambodgiens ont été tués et 71 autres blessés au cours des deux derniers jours, en raison des violents affrontements avec les forces armées thaïlandaises.
15h00 : Selon les autorités locales, plus de 30 000 citoyens et travailleurs migrants cambodgiens ont traversé la frontière pour rentrer au Cambodge via le poste international de Doung, dans la province de Battambang, à la mi-journée du 26 juillet.
14h00 : L’armée royale thaïlandaise a annoncé que la Burapha Task Force, relevant de la 1ère région de l’armée, a mené des opérations militaires le long de la frontière thaïlando-cambodgienne, dans la province de Sa Kaeo, après avoir découvert des constructions cambodgiennes empiétant sur le territoire thaïlandais, en violation du Mémorandum d’accord de 2000 sur la délimitation frontalière.
13h30 : La 2e région de l’armée thaïlandaise a averti que, suite à la prise de position stratégique de la Thaïlande à Phu Ma Khuea, les forces cambodgiennes se prépareraient à lancer une contre-attaque d’envergure.
13h00 : Le ministère cambodgien de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports a annoncé la fermeture temporaire de 488 écoles dans les provinces d’Oddar Meanchey, Banteay Meanchey, Preah Vihear, Koh Kong et Pursat, en raison de l’escalade des combats le long de la frontière avec la Thaïlande.
12h45 : Le 26 juillet, l’armée thaïlandaise a démenti que les 10 obus tombés le 24 juillet vers 9h40 dans la zone du Triangle d’émeraude, à la frontière entre la Thaïlande, le Laos et le Cambodge, proviennent de ses forces. Le porte-parole de l’armée, le major-général Winthai Suwaree, a affirmé qu’après vérification et coordination avec les autorités laotiennes, aucun tir thaïlandais n’est en cause. Il a dénoncé les attaques de longue portée menées par les forces cambodgiennes contre des cibles civiles et des sites patrimoniaux, tout en réaffirmant le strict respect par la Thaïlande des règles internationales et la coopération avec le Laos pour maintenir de bonnes relations bilatérales.
12h30 : La porte-parole du ministère cambodgien de la Défense, la lieutenant-général Maly Socheata, a déclaré ce samedi matin que, depuis le 24 juillet, les forces thaïlandaises ont non seulement visé des positions militaires cambodgiennes, mais également frappé des infrastructures civiles, notamment des écoles, des pagodes, des stations-service et des zones résidentielles. Elle a précisé que le bilan provisoire s’élève à cinq soldats et huit civils tués, ainsi que 21 soldats et 50 civils blessés. Environ 35 800 personnes ont été évacuées dans les provinces d’Oddar Meanchey, Preah Vihear, Pursat et Banteay Meanchey.
10h30 : Le ministère cambodgien de la Défense a confirmé la mort de 13 ressortissants cambodgiens, dont cinq soldats des Forces armées royales cambodgiennes (RCAF) et huit civils, lors d’une attaque transfrontalière imputée aux forces militaires thaïlandaises, survenue tôt ce matin dans la province de Pursat. Lors d’une conférence de presse à Phnom Penh, la porte-parole du ministère, Maly Socheata, a indiqué que 21 soldats de la RCAF ont été blessés, ainsi qu’au moins 50 civils, touchés à divers degrés. L’assaut aurait impliqué des tirs d’artillerie lourde visant le village d’Ekphap, dans la commune de Thmar Da, district de Veal Veng.
10h00 : Lors de la réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l’ONU le 25 juillet à New York, Cherdchai Chaiwite, ambassadeur et représentant permanent de la Thaïlande auprès des Nations unies, a dénoncé l’« agression non provoquée » du Cambodge, ses violations de la souveraineté thaïlandaise et les attaques contre des civils. Il a réaffirmé que la Thaïlande agit en légitime défense conformément à l’article 51 de la Charte des Nations unies et a appelé à la cessation immédiate de la violence. Malgré des efforts diplomatiques, des attaques cambodgiennes ont causé des victimes civiles, des blessés graves et des dégâts aux infrastructures civiles, y compris des hôpitaux et des écoles. La Thaïlande a souligné son attachement au règlement pacifique des différends et son respect de la souveraineté nationale, condamnant fermement toute action violant la Charte de l’ONU, les Conventions de Genève, et les accords régionaux. Elle a appelé le Cambodge à revenir à la table des négociations avec sincérité et à cesser toute hostilité.
9h45 : Kong Phok, secrétaire d’État au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Cambodge, a affirmé que l’armée thaïlandaise avait manifestement l’intention d’envahir le Cambodge, notamment à travers le lancement du « plan Chakrapong Phuwaneth » avant le début des hostilités du 24 juillet.
9h00 : Les hostilités entre les forces thaïlandaises et cambodgiennes se sont intensifiées pour la troisième journée consécutive le long de la frontière. Ce samedi, à 05h20, des troupes cambodgiennes ont ouvert un nouveau front près de Ban Chamrak, dans la province de Trat. Les forces thaïlandaises du commandement frontalier Chanthaburi-Trat ont riposté et engagé le combat. En réponse, la Marine royale thaïlandaise a lancé l’opération Trat Phikat Pairee 1, une contre-offensive coordonnée pour reprendre trois positions stratégiques prises par les forces cambodgiennes en territoire thaïlandais. À 05h40, les unités navales thaïlandaises avaient repoussé les troupes adverses au-delà de la frontière.
8h50 : Ce samedi 26 juillet, à 05h02, la Thaïlande a mené une frappe d’artillerie « préméditée et non provoquée » contre plusieurs sites du village d’Ekareach, dans la commune de Thma Da, district de Veal Veng, province de Pursat, selon Phnom Penh. Le ministère cambodgien de la Défense nationale a fermement condamné cette attaque.
8h45 : Face aux conséquences du conflit avec le Cambodge, l’association La France en Isan (AFI) annonce une initiative de soutien aux populations affectées. Certains adhérents ont dû quitter leur domicile et vivent actuellement dans des hôtels. Plus largement, la crise a conduit à l’évacuation de 138 000 personnes et à la fermeture de 11 hôpitaux. Pour répondre à cette urgence, l’AFI organise une collecte de solidarité afin d’aider les habitants de la zone sinistrée. Les dons peuvent être envoyés à : LA FRANCE EN ISAN, KASIKORN BANK, Compte n° 0718450713, en précisant « Fonds de solidarité et de secours ».
8h30 : L’armée royale thaïlandaise a reconnu, ce vendredi 25 juillet, avoir utilisé des bombes à sous-munitions lors de ses opérations près de la frontière cambodgienne. Cette admission relance les inquiétudes quant aux risques que ces armes font peser sur les civils, ainsi que les appels internationaux en faveur d’une interdiction mondiale de leur utilisation.
8h15 : Le ministère cambodgien de la Défense nationale a appelé, ce samedi 26 juillet, la communauté internationale — y compris le Conseil de sécurité des Nations unies, l’ASEAN et « tous les acteurs responsables » — à condamner « l’agression » de la Thaïlande « avec la plus grande fermeté ». Phnom Penh exhorte la communauté internationale à prendre des mesures immédiates pour empêcher l’escalade des opérations militaires thaïlandaises, garantir le respect de l’intégrité territoriale du Cambodge et demander des comptes à la Thaïlande pour ses violations présumées de la Charte de l’ONU, des Conventions de Genève et du Traité d’amitié et de coopération en Asie du Sud-Est. Le Cambodge affirme rester attaché au règlement pacifique des différends conformément au droit international, tout en se réservant « le droit inhérent de légitime défense » prévu par l’article 51 de la Charte des Nations unies.
8h00 : Dans une déclaration faite ce vendredi 25 juillet, le porte-parole de la police thaïlandaise, le lieutenant-général Archayon Kraithong, a lancé un avertissement ferme aux citoyens thaïlandais responsables d’agressions contre des Cambodgiens : « Vous serez arrêtés et poursuivis avec la plus grande rigueur de la loi. » Il a dénoncé ces attaques « lâches et honteuses » contre des innocents, affirmant qu’elles n’ont « aucune place dans une société civilisée ». Les autorités appellent la population à signaler chaque incident à la police. « Qu’ils soutiennent ou non le régime Hun Sen n’a aucune importance. Rien ne justifie de s’en prendre à des civils sur la base de leur nationalité », a insisté le porte-parole.
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