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THAÏLANDE – CHRONIQUE : Les orages cosmiques, jumeaux de la mousson

Date de publication : 08/09/2025
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éclairs

 

Une chronique siamoise de Patrick Chesneau

 

C’était pourtant bien plus qu’un simple épisode de la chronique des colères du ciel. Il y a quelques jours, pluies diluviennes sur le pourtour du golfe de l’ex Siam. À partir d’une amorce de scénario parfaitement classique, il semble que la capitale thaïlandaise se soit retrouvée sous le coup d’une attaque en règle de puissances intergalactiques.

 

Ces forces coordonnées trouvent leur énergie en traversant des trous noirs de dimension ahurissante. De mystérieux plans de bataille sont ourdis à des milliards de kilomètres, dans des espaces quantiques indéfinis, puis exécutés avec une rigueur cybernétique. Cette fois-ci, à l’heure du crépuscule, des faisceaux d’ondes électromagnétiques ont frappé la mégapole siamoise. En rangs serrés, des rideaux de particules lumineuses ont balayé le centre hyperconnecté de Krungthhep Maha Nakorn mais aussi la très grande périphérie de la ville jusqu’à Rangsit au nord. Parfois concentrés en bouquets d’éclairs, ils ont déchiqueté des friches urbaines touchées au hasard. Sans doute les « aliens » voulaient-ils enlever des individus au titre d’échantillons de l’espèce humaine et les ramener dans leurs planétariums au-delà des confins de l’univers. Un kidnapping spatial à si grande échelle que nul ne peut localiser les laboratoires interstellaires destinés à l’acclimatation des humanoïdes captifs.

 

Pour parvenir à leurs fins, les créatures venues des confins de l’espace imaginable ont brouillé toutes les communications terrestres sur l’ensemble du bassin attenant au fleuve Chao Phraya. Les réseaux de téléphonie semblaient désactivés et les cartes SIM rendues inexplicablement obsolètes.

 

Simultanément, un déluge s’abattait sans rémission sur l’arc des banlieues réparties entre Nonthaburi et Kasetsart. Du jamais vu même par mousson d’exception. Au sol, telles des files de fourmis apeurées, les colonnes de véhicules empêtrés en milieu spongieux tentaient de progresser en mode amphibie sur la myriade des motorways et expressways. Toute la ceinture entourant l’hydre tentaculaire était subitement menacée de submersion. Quel spectacle glaçant. Imaginez Vibhavadi transformée en ruban liquide seulement dévolu à d’incontrôlables rodéos d’aquaplaning, jusqu’à l’intersection Pahon Yothin. Panorama dantesque dans le fracas des éclairs perforant la stratosphère comme une haie de lasers incandescents. Des geysers inversés. En accompagnement, une bande-son ponctuée de coups de tonnerre dignes des temps antédiluviens. À chaque déflagration, les entrailles du ciel se vidaient à coups de borborygmes-décibels et de terrifiantes flatulences sonores.

 

Garés en double file à quelques centaines de mètres d’altitude, plusieurs régiments de troupes aéroportées. Des énergumènes de texture verdâtre. Aspect abrasif. Présentant une carapace pastichant une toile émeri usée par d’interminables pérégrinations dans la quinzième dimension. Uniquement des unités en provenance directe de planètes non répertoriées par les meilleurs astrophysiciens des centres de recherche rattachés à la prestigieuse Chulalongkorn University. Sans doute, après une phase d’observation de la piétaille terrienne, ces nervis célestes ont-ils intercepté plusieurs de nos congénères de l’Orient mystérieux. Pure hypothèse cependant.

 

Aucune disparition énigmatique n’a été à ce jour signalée aux autorités. Pas d’humain escamoté ou volatilisé. À part un patron de tripot interlope à Din Daeng, multirécidiviste du changement d’identité, passé maître dans l’art de se soustraire à toutes les polices du bas Mékong pour refaire surface quelque temps plus tard dans d’autres milieux encore plus putrides. Par exemple, les jeux clandestins sous la coupe réglée des triades de Hong Kong.

 

Reste l’impression d’ensemble au sortir d’un déchaînement gravitationnel inédit. L’émotion grandiloquente a-t-elle subverti notre raison ? Et si tout cela résultait d’un gigantesque désordre neuronal causé par la furie d’éléments telluriques capables d’enrayer momentanément notre activité cérébrale ?

 

Il n’empêche. En quelques clichés, des photographes intrépides ont su capter ce quasi-moment de bascule pour l’humanité. Images de feu et de démesure. Ce que l’on voit sur leurs clichés sont des fragments de l’ordre cosmique nouveau en train de nous englober.

 

Patrick Chesneau

 

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