Le groupe minier Freeport a annoncé la suspension temporaire de la production dans sa mine de Grasberg, l’un des plus grands gisements de cuivre et d’or au monde, à la suite d’un accident survenu début septembre. Cette décision devrait avoir des répercussions significatives sur les exportations indonésiennes à la fin de l’année 2025, avec des effets qui pourraient se prolonger jusqu’en 2026.
Un choc pour la balance courante
Selon GEMs FI Strategy & Economics, la baisse de production de Freeport pourrait amputer les exportations indonésiennes de 0,3 point de PIB au quatrième trimestre 2025, soit environ 1,1 milliard de dollars. Le détail par produit met en évidence une chute marquée : les exportations de minerai de cuivre reculeraient de 60 % (–0,8 milliard de dollars), celles des produits transformés du cuivre diminueraient de 10 % (–0,1 milliard), tandis que les ventes d’or non monétaire se contracteraient de 60 % (–0,2 milliard). En comparaison, ces trois catégories avaient représenté en 2024 une part significative des exportations du pays : 3,2 % pour le minerai de cuivre, 1,4 % pour les produits dérivés et 0,4 % pour l’or non monétaire.
Une reprise progressive attendue
Freeport prévoit une production « insignifiante » en cuivre et en or au quatrième trimestre 2025, un redressement partiel en 2026 (65 % des niveaux antérieurs) et un retour à la normale seulement en 2027. Le gouvernement et les opérateurs comptent toutefois sur l’entrée en service anticipée de nouvelles fonderies, tant pour Freeport qu’Amman Mineral, afin d’augmenter les exportations de produits transformés de cuivre d’environ 20 %.
Un impact fiscal limité mais réel
En 2024, Freeport a contribué à hauteur de 77,9 000 milliards de roupies (0,35 % du PIB) aux recettes publiques indonésiennes, via le partage des bénéfices avec l’État central (3,1 000 milliards), les gouvernements régionaux (4,6 000 milliards), ainsi que sous forme de redevances, dividendes et taxes diverses. La baisse d’activité devrait réduire légèrement ces revenus en 2025.
Effet sur les devises et les placements obligatoires
La perturbation de la production devrait également peser sur les dépôts en devises obligatoires (« DHE SDA ») que les exportateurs doivent placer dans les banques locales. Le minerai de cuivre représente à lui seul environ 5 % de ces placements.
Des enjeux stratégiques pour l’Indonésie
L’accident de Grasberg souligne la forte dépendance de l’économie indonésienne à ses ressources minières et la vulnérabilité de ses exportations face aux aléas de production. Le gouvernement suit de près la situation afin de limiter les conséquences sur la balance courante, les recettes fiscales et la stabilité des flux de devises.
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