
Une nouvelle étude d’Arnaud Leveau sur le site d’Asia Centre
La scène politique thaïlandaise traverse une nouvelle période d’instabilité marquée par des incertitudes judiciaires, une coalition gouvernementale fracturée et un climat institutionnel tendu. Plusieurs dossiers sensibles doivent être jugés dans les semaines à venir, notamment des plaintes d’ordre éthique visant des membres du gouvernement ainsi que des recours relatifs à la légalité de certaines nominations parlementaires. La Cour constitutionnelle, dont les précédents rappellent le rôle politique structurant qu’elle joue dans le paysage thaïlandais, pourrait ainsi façonner durablement la suite de la législature.
Cette période s’ajoute à une défiance institutionnelle déjà palpable. Selon un sondage Suan Dusit Poll publié en juillet 2025, l’indice de confiance politique du pays est tombé à 3,86 sur 10, son plus bas niveau depuis 2020 . Ce chiffre reflète une perception d’inefficacité de la classe politique à résoudre les problèmes de fond, notamment l’insécurité économique, les tensions sociales et les questions de gouvernance. Dans ce contexte, les décisions attendues de la justice ne seront pas seulement interprétées en termes juridiques, mais auront des répercussions immédiates sur la stabilité gouvernementale…
Arnaud Leveau, président d’Asia Centre, offre cette nouvelle analyse, n°2025-19, quant au paysage politique thaïlandais.
Cette analyse géopolitique approfondie se penche sur la situation politique et institutionnelle de la Thaïlande à l’été 2025, dans un contexte marqué par une instabilité croissante.
Le document explore la suspension de la Première ministre Srettha Thavisin par la Cour constitutionnelle, précipitant une crise de leadership au sein de l’exécutif. Il analyse les conséquences politiques internes de cette décision, les rivalités au sein de la coalition, ainsi que les tensions croissantes avec le Sénat conservateur et l’armée thaïlandaise, acteur incontournable de la scène politique nationale.
L’étude met également en lumière les implications géopolitiques régionales, notamment au travers des tensions frontalières avec le Cambodge « diversion ou catalyseur ?« . Elle examine aussi les conséquences potentielles pour la stabilité de l’Asie du Sud-Est, avec une attention particulière portée aux mécanismes de coopération régionale, à la posture de l’ASEAN : une « impuissance régionale » face aux dynamiques de crise interne, et aux réactions des puissances extérieures comme la Chine et les États-Unis.
[…] C’est précisément dans ce flou que peut émerger une dynamique nouvelle, à condition qu’elle soit portée par des acteurs crédibles. L’avenir politique du pays ne se dessinera sans doute pas selon un plan prédéfini, mais à travers de multiples ajustements qu’il convient d’observer avec lucidité. Une sortie de crise reste envisageable, à condition que les différents acteurs aient la volonté de renouer les fils d’un compromis politique.
La communauté internationale, sans chercher à imposer un modèle, peut accompagner cette évolution en soutenant les dynamiques locales de réforme et de médiation. Le futur démocratique du pays dépendra sans doute moins de bouleversements spectaculaires que d’une réinvention progressive d’un équilibre crédible entre urnes, institutions et pratiques de gouvernance.
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