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FRANCE – POLITIQUE : Vue d’ailleurs, barbares et voyageurs

Date de publication : 10/06/2025
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Chaque semaine, notre ami Richard Werly, conseiller éditorial de la rédaction de Gavroche, partage sa vision de la France sur le site d’actualités helvétique Blick. Vous pouvez vous abonner ou consulter sa lettre d’information Republick.

 

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Je vous écris cette newsletter en regardant la mer à marée basse. À Saint-Malo, le festival « Étonnants Voyageurs » s’est achevé, comme chaque année le lundi de Pentecôte, sur un sacré succès populaire et littéraire. Au rendez-vous ? Une foule de lecteurs francophones (avec sa part de Suisses et de Belges) estomaqués par l’allure de la France et du monde. Une foule curieuse, inquiète du chaos qui gronde, et abasourdie par l’audace et la force des puissances du repli national, dans le grand chamboule-tout mondial version Donald Trump.

 

J’ai testé auprès de ce public amateur de récits littéraires, d’aventures et d’épopées lointaines, le mot utilisé par le ministre français de l’Intérieur après la nuit de violences urbaines consécutive à la victoire européenne du PSG, samedi 30 mai. Bruno Retailleau a parlé des « délinquants et des barbares » qu’il promet de « frapper au portefeuille ». Et après ? Qui a engendré cette nouvelle « barbarie », sinon la République, asphyxiée entre promesses non tenues et épidémie d’incivilités ? Qui se retrouve prisonnier de cette surenchère verbale et sociétale, sinon le pays lui-même ? Familier de Saint-Malo et passionné par la Suisse, l’académicien Pascal Ory a encore redit, dans la cité corsaire, que la France est « la démocratie libérale la plus autoritaire d’Europe ». Et si ce libéralisme et cet autoritarisme n’étaient plus compatibles ?

 

La chasse aux « barbares », aussi faciles à accuser que compliqués à définir, est le carburant parfait pour le national-populisme version Marine Le Pen ou Jordan Bardella. Problème : la guerre de leurs ambitions est déjà déclarée. Elle s’est confirmée ce lundi près de Montargis, en France, lors du grand meeting national-populiste européen. À chacun son « barbare »…

 

Bonne lecture, en barbarie !

(Pour débattre : richard.werly@ringier.ch)

 

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4 Commentaires

  1. L’art de nier une réalité certaine : les méfaits de l’immigration criminogène, qui maintenant s’étend dans les campagnes, puisqu’ils les mettent partout.
    C’est, d’un autre côté, efficace pour que la France profonde et les votants se rendent compte — en subissant — d’une réalité qu’ils ignoraient et ne croyaient pas… Désormais, leurs enfants aussi subiront viols et meurtres.

  2. Que la récupération politique s’empare d’événements pour en faire flèche, c’est une réalité, surtout en période électorale. Celle-ci est, en France, quasi permanente, et l’élection présidentielle en est un point fort et sans doute un moment d’accélération ; on se souvient de l’effet « papy Voise »…

    Que l’accent soit mis sur l’une des versions populistes de l’offre politique, le meeting de Mormant-sur-Vernisson a donné à notre éditorialiste l’occasion de souligner le phénomène et, semble-t-il, de le réduire à ce seul aspect. La « submersion migratoire », ferment et moteur de l’ainsi dénommée « barbarie », est mise en avant et alimente une rhétorique identitaire qui expliquerait l’insécurité, qualifiée, pour les contradicteurs, de « sentiment », de « fantasme » et de simple accumulation de « faits divers ». Une accumulation focalisante montée en épingle par des médias en quête d’audience et de candidats potentiels aux sièges convoités que les nombreuses échéances électorales promettent ; ce que d’aucuns appellent, dans un anglais « choose France », un « lavage de cerveau ».

    Une approche plus complète aurait dû se pencher sur l’autre versant, opposé, du populisme que le précédent « éditorial helvétique » avait abordé, du moins sous l’angle de la secte et de son « gourou ». De ce côté, l’instrumentalisation n’en est pas moins réelle. La « barbarie » n’est pas celle qui se livre au pillage, mais celle de la société et des « élites » qui la dirigent. Le pillage ne serait qu’un symptôme compréhensible et excusable dont serait victime une partie de la population, et notamment de sa jeunesse. De là l’instrumentalisation électoraliste, comme pour l’autre versant du populisme, d’une rhétorique identitaire adossée à l’« antisionisme-antisémitisme » et une autre catégorie de la population qualifiée de « barbare », héritière des « heures sombres » et condamnée à les renouveler quand, la thématique s’étant récemment enrichie, de « génocidaire », carburant espéré du succès électoral futur. Les deux rhétoriques convergent néanmoins dans l’agonisation des classes dirigeantes « déconnectées ».

    Il importe, pour être complet, de souligner l’effet de concurrence mortifère que l’affrontement mimétique des deux populismes produit. Un effet d’imitation que G. Tarde avait jadis décelé et que R. Girard a analysé sous l’angle de la « rivalité mimétique ». N’envisager qu’un versant du phénomène conduit à minimiser l’autre, si ce n’est à l’exempter de ses effets délétères.

    La synergie diabolique de ces deux populismes appelle d’un côté des réponses autoritaires, restrictives des libertés, réponses déjà bien installées aussi bien dans le cadre de la lutte contre les terrorismes, les trafics de drogues ou les contrôles sanitaires ; et, de l’autre, la multiplicité des mouvements d’opposition, le plus souvent violents, terreaux des approches et des luttes « intersectionnelles » et sociétales dégénérant dans le « wokisme universitaire », carburants de l’engrenage autoritaire.

    N’y a-t-il pas quelque paradoxe dans le fait de souligner que la démocratie française est la plus autoritaire d’Europe (il faudrait encore en délimiter la géographie) et le pays où l’autorité, substrat structurant des institutions et des personnes, s’est effondrée ? Relisons ce qu’a écrit Hannah Arendt dans un des chapitres de La crise de la culture, et plus particulièrement celui intitulé Qu’est-ce que l’autorité ?. Elle s’interroge sur les processus conduisant à la perte de la tradition, qui ont mis l’autorité en faillite. C’est écrit en 1961, bien avant mai 68 !

    • Cher lecteur, comme souvent, vous tapez juste. Nous avons bien sur transmis toutes vos remarques à notre conseiller éditorial Richard Werly. Continuez de nous lire !

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