GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : Entre la Thaïlande et le Cambodge, une guerre peut en cacher une autre
Une guerre peut être déclenchée, et se poursuivre, pour différentes raisons. La plus courante est celle des territoires. C’est le cas, depuis une décennie, pour l’Ukraine dont la Russie revendique plusieurs régions que son armée s’échine à conquérir, en visant au passage les populations civiles. C’est aussi le cas au cœur de l’Afrique, entre le Congo et le Rwanda. Et c’est le cas, bien sûr, entre la Thaïlande et le Cambodge, où Donald Trump a dû hausser le ton pour calmer la récente reprise des combats frontaliers.
Une guerre peut aussi être le résultat d’autres rivalités. Rivalités entre dirigeants. Rivalités entre mafias. Rivalités économiques. La question, dès lors, se pose pour ce conflit entre la Thaïlande et le Cambodge, dont personne ne comprend pourquoi il se poursuit. À l’évidence, les exigences souterraines de la Thaïlande – celles qui ne figurent pas dans l’accord de paix de Kuala Lumpur – n’ont pas été exaucées. Au moment où l’on apprend l’importance des mafias chinoises au Cambodge, installées à la tête d’empires criminels numériques, l’interrogation perdure. Et si les combats servaient, pour Bangkok, à avertir Pékin où S.M. le roi de Thaïlande se trouvait récemment ? Pas question d’accepter une mainmise des triades et de leurs « scams centers » sur la frontière thaïlandaise, de la Birmanie jusqu’au Cambodge. Les mafieux doivent s’éloigner. L’étreinte criminelle de ces gangsters numériques doit se desserrer.
On a beaucoup parlé – y compris dans Gavroche – du partage des gains des casinos entre élites cambodgiennes et thaïlandaises. L’affaire est aujourd’hui différente. La frontière cambodgienne est un danger sociétal et financier pour la Thaïlande. Ou elle est en tout cas perçue comme telle. Donald Trump et les services de renseignement américains le savent. Attendons de voir si, à Phnom Penh, le message est reçu…
Bonne lecture !








































