GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : La France en Asie du Sud-Est, quel avenir ?
Il faut se féliciter de la visite d’une semaine qu’Emmanuel Macron effectue, à partir de ce lundi 26 mai, en Asie du Sud-Est. Pour un média tel que Gavroche, farouche défenseur indépendant de la francophonie, ce voyage présidentiel est d’abord porteur d’un message : ancienne puissance coloniale en Indochine, la France conserve des liens solides avec cette région très dynamique du monde. Elle peut aussi y forger des partenariats et y défendre la carte de l’Europe, entre les États-Unis et la Chine. Sur ce plan, le discours du président de la République en ouverture du forum sur la sécurité de Singapour, le 30 mai, sera très attendu.
Bienvenue, donc, à Emmanuel Macron au Vietnam, en Indonésie puis à Singapour, avant une autre visite probable en 2026, pour le prochain sommet de la Francophonie qui se tiendra, sans doute en octobre, à Phnom Penh, au Cambodge. Mais ayons aussi le courage de poser les questions qui fâchent les diplomates : au-delà du protocole et des contrats commerciaux, que peut proposer la France ? A-t-elle vraiment des pistes pour un avenir commun à défendre ? On sait que le danger, vu d’Asie, est de percevoir d’abord la France comme un musée et une destination touristique. Or cela ne suffit pas.
C’est une France conquérante, respectée, capable de faire entendre sa voix autrement qu’en vendant des armes ou son savoir-faire nucléaire, que nous souhaitons voir émerger de cette visite présidentielle. Une France qui doit aussi avoir le souci des initiatives privées, et de ce bel instrument d’influence que constituent les Français expatriés en Indopacifique. Gavroche n’est qu’un petit caillou posé sur ce chemin ardu de la présence française. Mais nous tenons bon, et nous serons toujours au rendez-vous pour aider, soutenir et faire en sorte que le pavillon bleu-blanc-rouge soit porteur d’espoir et d’ambition.
Cette lettre d’information hebdomadaire, unique en son genre, lue chaque semaine par près de 13 000 lecteurs français et francophones à travers le monde, en est la preuve vivante.