Lao Airlines s’apprête à vivre une transformation majeure. Le gouvernement lao a confirmé, le 10 novembre, la conclusion d’un accord avec le constructeur chinois COMAC, qui va acquérir 49 % des parts de la compagnie nationale, l’État conservant 51 %.

Selon les autorités, COMAC avait initialement sollicité une participation majoritaire. Le gouvernement lao a toutefois renégocié l’opération afin de conserver le contrôle de la compagnie.

Les deux parties ont mandaté un audit indépendant ainsi qu’une évaluation des actifs de Lao Airlines pour finaliser la structure de l’accord. Parallèlement, les équipes de Lao Airlines et de COMAC préparent un plan de redressement, qui devra être soumis au gouvernement. L’objectif : renforcer les opérations, moderniser les outils, revoir les processus internes et définir les priorités d’investissement afin de stabiliser la trajectoire financière de la compagnie.

Une coopération sino-lao qui s’intensifie depuis 2024

Ce rapprochement intervient dans le prolongement d’un protocole d’accord signé en octobre 2024. Il fait aussi suite à l’arrivée des premiers appareils C919 dans la flotte de Lao Airlines en avril 2025, sous forme de leasing.

La compagnie opère actuellement 13 appareils : quatre Airbus A320-214, deux COMAC C919, trois ATR 72-600, et quatre ATR 72-500.

Les négociations ont été longues : en mai 2025, COMAC avait demandé 51 % du capital et proposé d’exclure une partie de la dette de Lao Airlines du périmètre de la transaction. Le Parlement lao avait alors débattu des conditions permettant d’attirer une expertise étrangère tout en préservant l’intérêt national. Finalement, Vientiane a choisi de maintenir une majorité publique dès le départ.

Depuis l’intégration des appareils COMAC, les équipes chinoises apportent déjà un appui technique à Laos Airlines en matière de formation, de maintenance et d’amélioration des procédures opérationnelles.

Enjeux régionaux et perspectives

L’entrée de COMAC dans le capital de Lao Airlines s’inscrit dans une stratégie plus large d’expansion de la présence chinoise dans l’aviation d’Asie du Sud-Est. Pour le Laos, l’enjeu est clair : améliorer la fiabilité et la connectivité d’un transport aérien essentiel au tourisme et au développement économique.

Les prochains mois seront consacrés à la finalisation de l’audit, du plan d’amélioration et de la feuille de route des investissements. Les observateurs du secteur suivront de près la manière dont cette alliance pourrait accélérer la modernisation de la flotte, la fiabilité des opérations et le développement de nouvelles routes — autant de facteurs déterminants pour replacer la compagnie nationale sur une trajectoire durable.

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