Des chats et des recettes, version Japon ! Une chronique culinaire de François Guilbert.
Plaisir aux yeux, douceurs aux papilles. À ces deux émotions indispensables à la réussite d’un bon livre de cuisine, la prolixe autrice culinaire franco-japonaise Laure Kié et l’illustratrice nippone installée en France depuis vingt ans ont ajouté une dose d’espièglerie. Celle d’employer des chats kawai pour rythmer l’exposé de leur trentaine de recettes, au demeurant joliment illustrées par les photographies de Rennie Triana.
Tout au long, l’ouvrage se parcourt le sourire aux lèvres
Il fleure bon de quoi concocter des petits plats aux formes de chats domestiques. Pour réussir les mises en scène attrayantes, tout est fait pour aider ceux qui veulent s’amuser en passant derrière les fourneaux. Avec simplicité sont expliqués comment réaliser la frimousse de l’animal de compagnie, donner des couleurs à la composition, confectionner un origami-chat, trouver le matériel voire les ingrédients à Paris, Lyon, Marseille et sur internet. En passant, sont expliquées les différentes variétés de sushis, la street food et la pâtisserie japonaise.
Une cuisine réconfortante
Tel est le programme ! Avec tendresse, les narratrices donnent vie à de jolis matous en forme de croquettes (korokke), de préparation à base de riz gluant (mochi), de boulettes enveloppées de tranches d’algue nori (onigiri). Le profil des félins est également présenté en repas individuels complets (bento) ou dans une tasse de matcha latte à la mode.
Avec des emporte-pièces, moules à riz, poches à douille et pochoirs de votre choix, non seulement il est possible de dupliquer les réalisations de Laure Kié mais on est très franchement incité à se lancer dans la mise en scène d’autres décors. Halloween est une bonne occasion de s’y essayer ! Sur les réseaux sociaux, les visuels sont légion (ex. mochi au sésame noir, décor araignée ; mochi fantômes, onigiri d’Halloween). En quelques découpages, quelques mises en forme, le tour est joué.
Rien de plus simple pour amuser quelques convives et ensorceler les enfants les plus jeunes
Si les imaginations fertiles peuvent conduire à employer des ingrédients coûteux pour épater plus encore la galerie, ici, pour mettre dans les assiettes un « Dodo chaton », un plateau de chat-sushi, un tonkatsu-burger, une brioche vapeur manju, un biscuit miaou miaou, rien de bien cher et qui ne soit déjà dans les placards et le réfrigérateur. Une cuisine non seulement pour toutes les bourses, souvent rapide à faire, quasiment inratable et dont le rendu cocasse ou fin dépendra de votre sens de l’esthétique et de la minutie des contours. Mais à n’en pas douter, autour de la table, c’est de la bonne humeur garantie pour cette cuisine du sourire.
Laure Kié – Haruna Kishi : Recettes chatponaises, Mango Éditions, 2025, 124 p, 14,95 €
François Guilbert
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