
La Thaïlande a décidé d’affréter des vols commerciaux pour rapatrier ses ressortissants bloqués à Poipet, à la frontière cambodgienne, à l’issue d’une réunion du Conseil national de sécurité (NSC) tenue le 16 décembre.
Selon le secrétaire général du NSC, Chatchai Bangchuad, le ministère des Affaires étrangères coordonnera l’opération, tandis que le ministère des Finances avancera les fonds nécessaires pour couvrir le coût des billets. Entre 5 000 et 6 000 Thaïlandais se trouveraient encore à Poipet, dont beaucoup ne sont pas enregistrés auprès de l’ambassade. Au 15 décembre, 669 personnes avaient demandé un rapatriement via l’ambassade à Phnom Penh : 352 ont déjà regagné la Thaïlande, 317 restent dans l’attente.
Bangkok accuse Phnom Penh d’entraver le retour de ses ressortissants, une pratique jugée contraire au droit international humanitaire et aux droits humains.
Le ministre des Affaires étrangères, Sihasak Phuangketkeow, a dénoncé une violation des principes humanitaires fondamentaux, rappelant que la Thaïlande n’a jamais empêché le retour de citoyens cambodgiens sur son territoire. Le porte-parole du ministère, Nikorndej Balankura, a souligné que les civils ne peuvent être assimilés à des parties au conflit, citant plusieurs conventions internationales.
Le président du Sénat cambodgien, Hun Sen, a pour sa part indiqué le 14 décembre que la suspension des passages frontaliers terrestres était motivée par des raisons de sécurité, tout en précisant que les liaisons aériennes via Phnom Penh et Siem Reap restent ouvertes.
Sur place, des contrôles stricts sont signalés aux postes-frontières de Poipet. Des ressortissants thaïlandais font état de détentions temporaires et de tentatives d’extorsion, tandis que de nombreux civils rencontrent des difficultés d’accès à la nourriture et à l’hébergement, malgré l’assistance apportée par l’ambassade de Thaïlande.
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