Le Premier ministre thaïlandais a affirmé, samedi 13 décembre, que la Thaïlande poursuivrait les opérations militaires le long de la frontière contestée avec le Cambodge. Cette déclaration est intervenue alors que des avions de chasse frappaient des cibles, quelques heures après que le président américain Donald Trump a assuré avoir négocié un nouveau cessez-le-feu.

Anutin Charnvirakul a déclaré que la Thaïlande « continuerait à mener des actions militaires tant que subsisteront des dommages ou des menaces contre notre territoire et notre population ».

Trump, qui avait négocié un cessez-le-feu dans ce différend frontalier de longue date en octobre, s’est pourtant entretenu vendredi 12 décembre avec Anutin et le Premier ministre cambodgien Hun Manet, et a affirmé qu’ils avaient convenu de « cesser tous les tirs » sur son réseau social.

Aucun des deux dirigeants n’a mentionné un quelconque accord dans leurs déclarations après leurs échanges avec Trump, et Anutin a affirmé qu’il n’y avait pas de cessez-le-feu. « Je veux être clair. Nos actions de ce matin parlent d’elles-mêmes », a écrit Anutin sur Facebook.

Interrogé sur les frappes qui ont suivi son annonce, Trump a insisté sur le fait que Washington avait rempli son rôle de médiateur. « Les États-Unis ont fait leur travail. Nous avons apporté la paix sur la table. Maintenant, c’est à eux de tenir parole », a-t-il dit. « Personne ne gagne quand ça continue. »

Une porte-parole de la Maison-Blanche a déclaré dans un communiqué : « Le président s’attend à ce que toutes les parties respectent pleinement les engagements qu’elles ont pris en signant ces accords, et il tiendra chacun pour responsable si nécessaire afin de mettre fin aux violences et d’assurer une paix durable. »

Hun Manet, dans une déclaration publiée samedi sur Facebook, a dit accueillir favorablement une proposition du Premier ministre malaisien Anwar Ibrahim — médiateur des pourparlers de paix — visant à cesser les hostilités à partir de samedi soir.

Anwar, président en exercice de l’ASEAN (qui regroupe onze pays), a exhorté dans une publication sur Facebook les deux camps à « s’abstenir de toute action militaire supplémentaire, y compris l’usage de la force ou tout mouvement en avant d’unités armées ». Il a précisé qu’une équipe d’observateurs de l’ASEAN, dirigée par le chef des forces de défense malaisiennes, serait déployée à la frontière et que le gouvernement américain fournirait des capacités de surveillance par satellite. Trump a salué cette initiative régionale, déclarant que « l’ASEAN fait un travail très important » et que « les États-Unis surveilleront la situation de très près ». « Nous voulons une fin durable de la violence, pas une pause », a-t-il ajouté.

Anutin a déclaré qu’« aucun accord n’avait été conclu pour arrêter quoi que ce soit », interrogé par des journalistes au sujet de la proposition malaisienne. Le ministre thaïlandais des Affaires étrangères a indiqué lors d’une conférence de presse que le pays coopérerait avec l’équipe d’observateurs, mais que tout cessez-le-feu devrait être précédé de discussions. « On ne peut pas simplement annoncer un cessez-le-feu alors que les combats se poursuivent », a-t-il déclaré.

Le Cambodge et la Thaïlande échangent des tirs d’armes lourdes en plusieurs points le long de la frontière de 817 km depuis lundi.

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