La Thaïlande a mené, jeudi 18 décembre, de nouvelles frappes aériennes contre le Cambodge, affirmant que ses avions de chasse avaient détruit un entrepôt utilisé par l’armée cambodgienne pour stocker des roquettes.

Les combats ont débuté le 8 décembre, au lendemain d’un incident frontalier au cours duquel deux soldats thaïlandais ont été blessés. Depuis, les affrontements se sont étendus à plusieurs secteurs de la frontière. La Thaïlande a engagé des chasseurs F-16 pour mener des frappes aériennes sur le territoire cambodgien, tandis que le Cambodge a riposté par des tirs de roquettes BM-21 de moyenne portée, lancées depuis des systèmes montés sur camions capables de tirer jusqu’à quarante projectiles simultanément.

Jeudi, les autorités cambodgiennes ont accusé l’aviation thaïlandaise d’avoir bombardé Poipet, principal centre de commerce terrestre avec la Thaïlande, en pleine période de paix. Selon Phnom Penh, des avions thaïlandais ont largué trois bombes sur un quartier résidentiel, endommageant partiellement un entrepôt et blessant légèrement deux civils.

Le ministre cambodgien de l’Information, Neth Pheaktra, a ensuite indiqué qu’un second bombardement avait touché la ville de Serei Sophaon, située à 46 kilomètres à l’est de Poipet, dans la province de Banteay Meanchey. L’armée thaïlandaise a reconnu avoir frappé Poipet, mais elle a contesté la version cambodgienne selon laquelle le centre-ville aurait été touché, affirmant que ses avions ont visé une cible située en périphérie de l’agglomération.

Le porte-parole de l’armée de l’air thaïlandaise, le maréchal de l’air Jackkrit Thammavichai, a affirmé que l’armée avait visé un entrepôt utilisé pour le stockage de roquettes BM-21 et qu’elle avait pris toutes les précautions nécessaires afin d’éviter des victimes civiles.

Selon les médias thaïlandais, 21 soldats ont été tués depuis le 8 décembre. Les autorités thaïlandaises ont indiqué qu’un civil avait trouvé la mort directement à la suite des combats, tandis que vingt autres seraient décédés dans des circonstances liées au conflit, notamment en raison du stress provoqué par les évacuations. De son côté, le ministère cambodgien de l’Intérieur a fait état de 18 civils tués et de 79 blessés depuis le début des affrontements. Phnom Penh n’a pas communiqué de bilan militaire, que Bangkok estime toutefois à plus de 200 morts.

Des centaines de milliers d’habitants des deux côtés de la frontière ont été déplacés vers des camps temporaires. Chaque camp accuse l’autre d’avoir déclenché les hostilités et affirme agir en état de légitime défense.

En juillet, cinq jours de combats se sont achevés par un cessez-le-feu que le président américain Donald Trump a promu. Sous médiation malaisienne, Washington a obtenu cet accord en exerçant une forte pression, Donald Trump ayant menacé de retirer certains avantages commerciaux si Bangkok et Phnom Penh refusaient de s’y conformer. Les deux parties ont ensuite formalisé l’accord en octobre, lors d’une réunion régionale organisée en Malaisie, à laquelle le président américain a participé.

La semaine dernière, Donald Trump a annoncé que les deux pays avaient accepté, à sa demande, de renouveler le cessez-le-feu. Une affirmation aussitôt démentie par le Premier ministre thaïlandais, Anutin Charnvirakul, tandis que le Cambodge annonçait la poursuite des combats. Le Premier ministre malaisien, Anwar Ibrahim, poursuit ses efforts de médiation. Parallèlement, la Chine, alliée proche du Cambodge et entretenant également des relations étroites avec la Thaïlande, a dépêché un émissaire spécial à Bangkok et à Phnom Penh afin de tenter d’obtenir un arrêt des hostilités.

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