
Une chronique siamoise de Patrick Chesneau
Les deux belligérants sont convenus d’un cessez-le-feu de 72 heures. Seul résultat tangible, mais capital, engrangé après plusieurs jours de pourparlers dans le cadre du General Border Committee à Chanthaburi. C’est une pause dans les affrontements, traduisible également par trêve logistique.
Dans la jungle du Triangle d’émeraude jusqu’aux rivages du golfe de Siam, l’interruption des combats est entrée en vigueur ce samedi matin. Une courte accalmie devant permettre la libération, de part et d’autre, des prisonniers de guerre.
Qu’en sera-t-il après ? Pour l’heure, il n’est pas question d’armistice, encore moins de paix. Le litige frontalier n’est pas résolu à ce jour.
Que Bouddha guide les pas des soldats vers la fin du pugilat. Englués dans ce fracas, trop déjà sont passés à trépas. Une guerre plus absurde encore que la moyenne des guerres absurdes. Depuis de si longues années, elle éclate par intermittence en épisodes très violents et meurtriers.
Un million de déplacés des deux côtés de la ligne de démarcation. Les civils, à leur corps défendant, ont payé un lourd tribut à l’hostilité déclarée entre Bangkok et Phnom Penh.
Pour autant, le silence momentané des armes ne suffit pas à dissiper la défiance. Elle est très enracinée dans les consciences, trop souvent empreintes de bellicisme. Dans ce conflit fratricide, puisse l’épilogue offrir les conjugaisons du dialogue.
Patrick Chesneau
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