
La dissolution du Parlement thaïlandais et la convocation d’élections anticipées viennent ajouter une nouvelle dose d’incertitude politique à un environnement économique déjà fragilisé. Ce contexte accroît, selon plusieurs analystes, la probabilité d’un assouplissement de la politique monétaire dès la prochaine réunion de la Banque de Thaïlande.
La Chambre a été dissoute après le retrait du soutien du People’s Party au gouvernement minoritaire dirigé par le parti Bhumjaithai. Le point de rupture a été l’échec d’un accord visant à faire adopter un amendement constitutionnel sans l’approbation d’un tiers du Sénat. Cette impasse a entraîné un gel de facto de l’élan politique et une remise à zéro du calendrier institutionnel.
Un calendrier électoral resserré
Conformément à la Constitution, les élections législatives devront se tenir dans un délai de 45 à 60 jours. Dans le scénario central retenu par les analystes, le scrutin pourrait avoir lieu le 1er ou le 8 février 2026. Une fois les votes exprimés, une période supplémentaire de un à trois mois pourrait être nécessaire pour former une coalition gouvernementale et constituer un nouveau gouvernement, prolongeant ainsi l’incertitude quant à la mise en œuvre des politiques publiques.
Un gouvernement de transition sous fortes contraintes
Si le gouvernement de transition conserve ses prérogatives administratives courantes, son champ d’action reste strictement encadré. Il lui est notamment interdit de lancer de nouveaux projets engageant le futur exécutif au-delà du budget annuel en vigueur, de procéder à des nominations ou mutations de hauts responsables sans l’accord de la Commission électorale, ou encore d’utiliser les réserves de contingence sans autorisation préalable. Toute utilisation de ressources publiques susceptible d’influencer le scrutin est également proscrite.
Des mesures de soutien à la consommation menacées
Ces restrictions compliquent la mise en œuvre des mesures de relance prévues à court terme, largement axées sur le soutien à la consommation et à la demande intérieure. Dans un contexte où la croissance peine déjà à retrouver de la vigueur, le risque de retards ou d’abandon de certaines politiques de stimulation s’accroît, exposant l’économie à des risques baissiers supplémentaires.
Un environnement macroéconomique déjà sous pression
La situation est d’autant plus délicate que l’économie thaïlandaise fait face à des perturbations liées aux inondations récentes et à la persistance des tensions frontalières, qui pèsent sur la confiance, les chaînes logistiques et les dépenses à court terme. L’incertitude politique pourrait également inciter les entreprises à différer leurs décisions d’investissement et freiner la consommation discrétionnaire des ménages.
Vers un assouplissement monétaire imminent
Dans ce contexte de croissance affaiblie, de risques accrus liés aux chocs climatiques et de probables dérapages ou retards dans l’exécution budgétaire durant la période de transition, les analystes anticipent désormais une baisse de 25 points de base du taux directeur lors de la prochaine réunion du Comité de politique monétaire (MPC). La politique monétaire pourrait ainsi être appelée à jouer un rôle accru de stabilisation, alors que les marges de manœuvre budgétaires sont contraintes par le calendrier politique.
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