Le secteur automobile thaïlandais traverse une période difficile, marqué par un net repli de la demande domestique, sur fond de resserrement du crédit et de pressions déflationnistes persistantes.
Sur les quatre premiers mois de l’année, les ventes, la production et les exportations de véhicules ont chuté de 10 % en glissement annuel, signe tangible du ralentissement structurel du marché.
Le segment des pick-up 1 tonne, historiquement populaire dans les zones rurales, est particulièrement touché avec une baisse de 21 %, soit à peine 13 000 unités vendues. Les campagnes, plus sensibles aux restrictions de crédit, enregistrent des reculs à deux chiffres des ventes de véhicules neufs, tandis que la région de Bangkok résiste légèrement mieux avec une baisse plus contenue, à un chiffre.
Des perspectives à court terme peu encourageantes
Selon les analystes, la faiblesse de la demande devrait se prolonger dans les mois à venir, freinée par une politique bancaire plus stricte face à la montée des prêts non performants dans le secteur automobile. La baisse de l’activité manufacturière réduit également les besoins en véhicules utilitaires liés aux investissements industriels. Par ailleurs, le déclin démographique pèse désormais sur la demande organique, ajoutant un facteur structurel d’affaiblissement au marché.
Une transition vers les véhicules électrifiés en accélération
Malgré ce contexte morose, la transition vers les véhicules électrifiés (xEV) s’accélère nettement. Les hybrides (HEV) représentent désormais 42 % des ventes de voitures particulières, tandis que les véhicules 100 % électriques (BEV) et hybrides rechargeables (PHEV) atteignent 26 % des parts de marché combinées.
Les constructeurs chinois, menés par BYD et GWM, s’imposent comme les nouveaux acteurs majeurs de la filière. Ils représentent aujourd’hui 12 % de la production nationale de voitures particulières. Une étape symbolique vient d’être franchie : la Thaïlande a commencé à exporter des véhicules électriques, avec 660 unités expédiées sur les marchés étrangers.
Les constructeurs japonais sous pression
À l’inverse, les marques japonaises traditionnelles souffrent : leur production de voitures particulières a chuté de 24 % en glissement annuel. Le retard technologique en matière d’électrification se traduit par une perte progressive de parts de marché. Les constructeurs de taille intermédiaire, notamment ceux sans gamme EV compétitive, apparaissent particulièrement vulnérables, ce qui accélère les dynamiques de concentration au sein du secteur.
Chaque semaine, recevez Gavroche Hebdo. Inscrivez vous en cliquant ici.
