Dans une analyse publiée cette semaine, le groupe Kiatnakin Phatra Financial (KKP Research) a abaissé sa prévision de croissance du PIB de la Thaïlande pour 2025 à 1,7 %, contre 2,3 % précédemment. Un ajustement qui ne se limite pas à une réaction conjoncturelle, mais qui traduit selon ses auteurs une détérioration structurelle plus profonde de l’économie thaïlandaise.
Parmi les facteurs à court terme identifiés figurent le ralentissement de l’économie mondiale, la faiblesse de la demande extérieure et les incertitudes liées aux politiques commerciales américaines, notamment dans le cadre d’un éventuel retour de Donald Trump à la présidence. Ces éléments affecteraient directement les exportations et fragiliseraient certaines filières si la Thaïlande devait concéder une ouverture de marché en échange d’un allègement tarifaire.
Mais plus alarmant encore, KKP Research pointe un épuisement simultané des trois moteurs traditionnels de l’économie nationale : le tourisme, l’industrie et l’agriculture. En 2025, la croissance du tourisme devrait plafonner, incapable de surpasser les niveaux de l’année précédente, tandis que le secteur industriel resterait pénalisé par la concurrence chinoise et le spectre d’une guerre commerciale renouvelée. Quant à l’agriculture, elle souffre de son incapacité à rivaliser en termes de prix sur les marchés mondiaux.
Une croissance à 3 %, difficilement atteignable
Pour retrouver une croissance annuelle de 3 %, la Thaïlande devrait, selon le rapport, accueillir entre 7 et 10 millions de touristes supplémentaires chaque année ou voir sa production manufacturière progresser au rythme de 5 %, comme au début des années 2000. Deux objectifs jugés irréalistes dans le contexte actuel, où le rebond du tourisme chinois est incertain et l’appareil industriel local peine à faire face à une concurrence régionale de plus en plus agressive.
KKP Research rappelle que la stagnation de l’économie depuis la pandémie ne résulte pas uniquement de chocs ponctuels ou externes. L’économie reste bridée par des faiblesses structurelles persistantes, qui l’empêchent de renouer avec son rythme de croissance d’avant-crise.
Un appel à l’action pour les politiques publiques
Le think tank appelle d’ores et déjà à une mobilisation renforcée des politiques publiques, notamment budgétaires et monétaires, en s’inspirant de bonnes pratiques observées à l’étranger. « Si les autorités n’agissent pas, la croissance thaïlandaise continuera de s’éroder », avertissent les auteurs. Le constat est sans équivoque : le pays ne peut plus se contenter du statu quo.
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