La société Thai Oil a confirmé dans un communiqué qu’une fuite de pétrole brut s’était produite le 5 juin sur sa bouée de mouillage SBM-2, située au large de Siracha, dans la province de Chonburi. Il s’agit de la deuxième marée noire enregistrée par l’entreprise, après un premier incident majeur survenu en septembre 2023. Cette précédente fuite, estimée à 60 000 litres, avait nécessité plusieurs mois d’arrêt, le SBM-2 n’ayant redémarré qu’en février 2025.
Selon Thai Oil, l’incident du 5 juin a été causé par des rafales de vent exceptionnellement violentes, atteignant 60 nœuds — soit le double de la capacité de résistance nominale de la structure, conçue pour supporter jusqu’à 30 nœuds. Cette situation a contraint l’entreprise à interrompre immédiatement le chargement du brut, provoquant la rupture de la chaîne de mouillage. Le système de sécurité de la bouée, notamment son couplage détachable, s’est activé comme prévu pour éviter d’endommager l’installation. La vanne de sécurité s’est refermée en huit secondes, mais cette brève ouverture a suffi à laisser s’échapper environ 8 000 litres de pétrole brut.
Selon la société, environ 5 000 litres de pétrole ont échappé aux barrages flottants de confinement, tandis que les 3 000 litres restants ont été contenus et récupérés sur place. Le 6 juin, les autorités provinciales, la marine thaïlandaise et le Département de la marine marchande ont mené des inspections aériennes et maritimes autour de Koh Si Chang et Koh Khang Khao, sans détecter de nappe de pétrole. Constatant la maîtrise de la situation, le centre de coordination pour la lutte contre la pollution maritime a mis fin à ses opérations à 17 heures, le même jour.
Un impact financier limité
Thai Oil a souligné que l’étendue de la pollution n’a rien de comparable avec celle de 2023 et que ses équipes ont rapidement mené à bien les opérations de nettoyage. La société estime que les coûts liés à l’incident restent faibles et que ses assurances les couvriront intégralement. À titre de comparaison, le précédent déversement avait entraîné environ 200 millions de bahts de dépenses, dont Thai Oil avait récupéré 168 millions grâce à ses demandes d’indemnisation.
L’entreprise précise que le SBM-2 n’a subi aucun dommage. Elle dispose déjà des pièces de rechange nécessaires pour les accouplements détachables, ce qui devrait lui permettre de relancer l’unité dans les prochaines semaines. Thai Oil indique également avoir engagé un dialogue avec le Département de la Marine, qui se serait montré globalement rassuré par l’efficacité du système de sécurité.
Si les autorités décidaient de suspendre temporairement le fonctionnement du SBM-2 — une hypothèse qui ne figure actuellement pas à l’ordre du jour —, Thai Oil pourrait s’appuyer sur sa bouée SBM-1 pour poursuivre les opérations de déchargement du brut. Ce scénario impliquerait toutefois un surcoût logistique estimé à 0,5 USD par baril pour les transferts de navire à navire.
Même en cas d’arrêt complet du SBM-2 au cours du deuxième trimestre 2025, Thai Oil estime que l’impact financier resterait limité, avec une perte potentielle évaluée à environ 200 millions de bahts.
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