La mégapole du sud du Vietnam engage une transformation radicale de ses transports en commun. Dès 2025, la mairie imposera l’électrique pour tout nouvel achat de véhicule, avec pour objectif final une flotte intégralement décarbonée d’ici 2030. Un défi de taille qui se heurte encore à une infrastructure de recharge largement insuffisante.

Une transition déjà sur les rails

Le mouvement vers une mobilité propre est déjà bien amorcé dans les rues de la capitale économique. Entre 2024 et 2025, 627 bus électriques ont été déployés, représentant déjà plus d’un quart du parc automobile actuel. Cette dynamique va s’amplifier dès le début de l’année 2026 avec l’arrivée de 454 véhicules supplémentaires.

À cette échéance, près de 45 % des bus de la ville seront silencieux et non polluants. L’objectif final affiché par les autorités municipales est de faire circuler environ 3 200 bus électriques à travers l’agglomération.

Les transports publics comme fer de lance

Pour la municipalité, le verdissement des bus n’est que la première étape d’une stratégie environnementale plus vaste. Selon les autorités locales, les transports publics servent de laboratoire avant d’étendre la transition aux véhicules commerciaux (services de livraison, flottes logistiques) puis, à terme, aux véhicules administratifs et aux particuliers.

Hô-Chi-Minh-Ville ambitionne ainsi de devenir un modèle de ville durable au Vietnam, en s’attaquant prioritairement aux secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre et de particules fines.

Le défi majeur des infrastructures de recharge

Malgré ces ambitions, un obstacle de taille subsiste : le manque criant de bornes de recharge. À ce jour, la ville ne dispose que de cinq stations dédiées, totalisant seulement 56 bornes, essentiellement financées et exploitées par le secteur privé.

Pour tenir le calendrier serré de 2030, la mairie a annoncé un plan d’urgence prévoyant l’installation de points de charge dans 19 dépôts et parkings stratégiques de la ville. Consciente de l’investissement important nécessaire, la municipalité multiplie les appels du pied aux investisseurs privés pour soutenir le déploiement de ce réseau de recharge indispensable à la viabilité du projet.

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