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Le 17 avril 1975, après plusieurs années de guerre civile Phnom Penh tombe aux mains des Khmers rouges, communistes et pro-Chinois. La purge est en marche, orchestrée par le sanguinaire Pol Pot. Les Khmers rouges veulent ruraliser le pays. Ils vident les villes, ferment les écoles. Le Cambodge devient un immense camp de travail forcé où famines et épidémies font leur œuvre. A cela s’ajoutent la torture, les exécutions sommaires. Les opposants, les intellectuels sont arrêtés, torturés et tués. Les Khmers rouges soupçonnent tout le monde de trahir alors ils massacrent, ils exterminent. L’horreur prendra fin en 1979 avec l’invasion vietnamienne. Près de deux millions de personnes auront été assassinés par les hommes de Pol Pot en à peine quatre ans. Chaque Cambodgien a au moins perdu un membre dans ce génocide.
Ancien protectorat français, le Cambodge obtient son indépendance le 9 novembre 1953, à la fin de la guerre d’Indochine. Devenu une monarchie constitutionnelle, le pays est alors dirigé par le roi Norodom Sihanouk. Dans les années 1960, le régime est en proie à de grandes difficultés. C’est le début de la guérilla marxiste menée par les Khmers rouges. A partir de 1967, sous le commandement de Saloth Sar, alias Pol Pot, cette opposition se métamorphose en une lutte systématique contre les forces gouvernementales. Par ailleurs, la guerre que les Etats-Unis sont en train de livrer au Vietnam s’étend au Cambodge, où les troupes américaines viennent débusquer les forces vietnamiennes qui s’y sont réfugiées.
Le 18 mars 1970, les Américains aident le général Lon Nol à prendre le pouvoir. Norodom Sihanouk est destitué et la République est proclamée le 9 octobre.
Les Khmers rouges au pouvoir
Le départ de l’armée américaine en 1973 précipite l’arrivée des Khmers rouges au pouvoir. Le 17 avril 1975, ils prennent Phnom Penh et instaurent la République démocratique du Kampuchea. Dès lors, la dictature menée par Pol Pot sera caractérisée par les déplacements massifs de population (Phnom Penh est entièrement vidée de ses habitants en une journée), l’élimination de l’élite intellectuelle, le travail forcé, la famine, la généralisation de la torture et des exécutions sommaires… Entre 1975 et 1979, plus d’un million et demi d’individus périssent dans ce chaos. Les chiffres varient de 1,3 jusqu’à 2,3 millions de morts, soit 17 à 30% de la population cambodgienne d’alors.
Pour en finir avec le régime des Khmers rouges, de plus en plus hostile aux Vietnamiens, le Vietnam envahit, le 7 janvier 1979, le Kampuchea Démocratique avec l’aide de l’URSS. Pol Pot et ses complices trouvent alors refuge alors dans la jungle d’où ils continueront à mener des actions de guérilla. Le chef des Khmers rouges quitte ses fonctions militaires en 1985. Arrêté par ses propres troupes en 1997, il est condamné à la réclusion à perpétuité. Il décédera en 1998 des suites d’une longue maladie.
Plus de 30 ans après, une partie des bourreaux Khmers Rouges ont répondu de leurs crimes devant un tribunal international. Parmi eux, le Douch, le maître du centre de détention S-21, a été condamné, le 26 juillet 2010, à 30 ans de prison pour crimes contre l’humanité.
Les « trois morts » de Pol Pot
Pol Pot décède officiellement le 15 avril 1998 à la suite d’un infarctus. Son corps est exposé au public comme s’il fallait s’assurer de sa mort. Et pour cause, avant cette date, plusieurs rumeurs avaient déjà annoncé son décès.
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