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THAÏLANDE – TOURISME : Jours tranquilles à Koh Sukorn

Journaliste : Sacha Duroy
La source : Gavroche
Date de publication : 18/04/2020
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Cette fois, nos archives nous font découvrir un petit éclair de terre un peu perdu dans la mer d’Andaman, à l’extrême sud de la province de Trang et en bordure du parc maritime de Ko Phetra, Koh Sukorn. Cette ile n’a pas le mérite de l’accessibilité. Qu’à cela ne tienne, elle en a bien d’autres. Sept raisons de sortir des sentiers battus de l’Andaman méridional.

 

1 – UN ACCÈS (PAS SI) DIFFICILE

 

Si vous êtes prêt à y mettre le prix, ladite difficulté d’accès n’existe pas : le resort où vous aurez réservé vous proposera certainement de dépêcher à votre intention un véhicule privé avec chauffeur qui se fera un plaisir de vous récupérer à Trang et de vous mener en une heure au petit ponton de Ban Ta Seh – si petit qu’à vrai dire il se résume à une jetée – où un long-tail boat n’attendra que vous pour mettre le cap sur Koh Sukorn. Vous pouvez donc en 1h30 – et en théorie ! – rallier la petite île depuis Trang pour la somme globale de 2000 bahts, formule intéressante si vous voyagez en famille. Si votre base de départ n’est pas Trang, que vous ne regardez toujours pas à la dépense, et que vous n’êtes pas hostile aux longs trajets en bateau, sachez qu’il existe – en haute saison du moins – la possibilité de rejoindre Koh Sukorn depuis d’autres îles de Trang (3000 bahts pour Koh Kradan par exemple). L’alternative longtail boat + ferry existe pour Koh Lanta, à des prix tout aussi prohibitifs.

 

2 – UN VOYAGE MÉMORABLE

 

Voyageurs moins fortunés, ne désespérez pas : il vous reste deux options. La première consiste à se serrer avec les gens du cru dans le Songtaew qui quitte Trang tous les matins à 11h pour foncer dangereusement à tombeau ouvert à l’embarcadère de Ban Ta Seh. Là, profitez bien des quelques minutes de battement avant le départ du bateau pour vous dégourdir les jambes puisque c’est dans cette modeste embarcation à moteur de camion qu’il va maintenant vous falloir vous entasser avec tous vos compagnons de route. Préparez vous psychologiquement à l’idée de vous asseoir par terre / sur un tas de gilets de sauvetage ou sur une machine à laver que l’un des insulaires aura eu la bonne idée d’acheter « à la grande ville »… comptez en tout deux petites heures de folklore et 200 bahts par personne pour pouvoir enfin déplier vos membres sur la jetée du petit village de pêcheurs de Siammai, sur la côte nord de Koh Sukorn. Moins rapide, la seconde option – à laquelle vous serez condamné par le timing si vous arrivez à Trang de Bangkok par le train de nuit – consiste à vous débrouiller pour prendre un premier véhicule (pick-up ou minivan) pour le petit village de yan Ta Khao où vous risquez d’attendre quelque temps le départ de votre second véhicule pour Ban Ta Seh.

 

Dans les deux cas, votre présence ne passera pas inaperçue (alors que celle de la machine à laver semblera elle parfaitement normale à tout le monde), pour la bonne raison que …

 

3 – UNE ÎLE PRÉSERVÉE ET AUTHENTIQUE

 

… Koh Sukorn, desservie par son éloignement des « grandes » villes du continent et ne jouissant d’aucune réputation de « perle de l’andaman », n’est pas franchement une des destinations de prédilection du tourisme de masse ; à vrai dire en fin de haute saison on n’y croise déjà plus un Farang. amateurs de rencontres entre backpackers et d’ambiances « koh phi phiennes », inutile de vous donner tant de mal pour venir ici ! Du moins pour l’instant, puisqu’il n’est pas exclu que l’île, qui commence à mettre en avant cette image d’authenticité pour attirer le chaland, finisse paradoxalement par faire mentir son slogan : « l’île où les insulaires dépassent largement le nombre de touristes ». Pas d’inquiétude pour le moment : en l’absence de paysages spectaculaires – point ici de formations karstiques à couper le souffle, l’île est d’une platitude quasi-totale – et de barrière de corail accessible directement depuis la côte, Koh Sukorn n’attire même pas les amateurs de randonnées dans la jungle ou de plongée. L’île est d’ailleurs si peu tournée vers le tourisme que vous n’y trouverez aucun des commerces qui y sont généralement associés : n’espérez donc pas acheter paréo/tongs/lunettes de soleil/bracelets souvenirs sur place, et prenez vos dispositions en conséquence. Mais ne fuyez pas pour autant en bougonnant « à quoi bon y aller, s’il n’y a rien à faire, rien à acheter ? »…

 

4 – UNE ÎLE « CYCLABLE »

 

… car ce n’est pas parce qu’il n’y a « rien » à acheter qu’il n’y a rien à faire : la conjonction assez unique d’un relief quasi nul et de la présence d’une voie bétonnée sillonnant l’intérieur de l’île en plus d’en faire le tour fait par exemple de Koh Sukorn l’une des rares îles de Thaïlande se prêtant à une découverte à bicyclette. une activité d’autant plus agréable que, lorsque le soleil se fait trop ardent sur la voie principale, de nombreux chemins de traverse permettent quelques échappées belles dans la fraîcheur ombragée des plantations d’hévéas. c’est d’ailleurs un véritable réseau de chemins quelque peu labyrinthique qui se déploie au travers des alignements d’arbres élancés et témoigne du dynamisme de leur exploitation. autres témoins – et acteurs majeurs ! – de l’importance des activités agricoles sur l’île, les buffles d’eau sont omniprésents le long de la route intérieure, d’où on les voit paître placidement parmi les herbes hautes des étendues marécageuses qui bordent l’étroit ruban gris, lorsqu’ils n’en détalent pas craintivement – et avec une célérité inattendue –, surpris par l’approche inhabituellement silencieuse de ces drôles d’humains roulants.

 

5 – UN ACCUEIL CHALEUREUX

 

La majorité des quelques milliers d’habitants que compte l’île se déplace en effet en mobylette, et le vélo signale le touriste à peu près aussi sûrement que le port de lunettes de soleil. celui-ci peut s’attendre à être salué d’un cordial « hello » par tous les habitants croisés sur la route ou aperçus sur le seuil de leur maison en bois, dont l’ouverture révèle souvent un intérieur au carrelage bleu rutilant. Le signe d’une certaine prospérité, qu’on ne retrouve pas dans les îles dont la population, privée des possibilités d’exploitation agricole qu’offre un relief plat, est plus exclusivement tournée vers la pêche… ou le tourisme. Ici, point d’obséquiosité marquée envers l’étranger, seulement, peut-être, la fierté de l’accueillir en une terre si reculée.

 

6 – DE SÉDUISANTS RESORTS

 

Seuls les quelques resorts s’égrenant sur la côte sud ouest de l’île sont soumis aux aléas de l’activité touristique ; ils offrent des prestations appréciables, liées à la fois à la qualité des bungalows et à la mise en valeur du site qui les accueille. Si en effet les plages sont nombreuses à ourler le littoral de l’île, où elles constituent autant d’invitations à la baignade pour le promeneur qui en fait le tour, les trois ou quatre resorts que compte l’île ont su s’installer sur les plus jolies, en optant soit pour une intégration paysagère discrète – c’est le cas du Sukorn Beach Bungalows, dont les très confortables maisonnettes sont dissimulées dans la luxuriance des arbres et buissons fleuris d’un merveilleux jardin paysagé –, soit pour des bungalows aux couleurs pimpantes égayant des pentes là aussi joliment arborées, dévalant vers une charmante crique un peu plus au nord. Mais c’est peut-être la plage de Lo yai, celle qui accueille les Sukorn Beach Bungalows, qui offre la vue la plus spectaculaire sur les deux roches de Koh Laoliang, entre lesquelles le soleil semble se glisser au crépuscule. Les résidents de l’île ne s’y trompent d’ailleurs pas, eux qui affluent chaque soir sur cette longue bande d’un sable « cassonade » – pas de plages d’un blanc éblouissant à Koh Sukorn, ici le sable est aussi doré qu’épais –, les jeunes pour s’y ébattre dans l’eau, leurs aînés pour s’y promener, et les touristes pour déguster les succulents plats du Sud que propose le restaurant du resort.

 

7 – UN PARADIS DU FARNIENTE

 

Votre resort vous proposera également de vous prêter un kayak afin de découvrir la côte « vue de la mer », voire d’organiser pour vous une excursion à la journée vers des sites plus propices au snorkeling. Pourquoi pas, à condition de garder à l’esprit que ces destinations, Koh Kradan et Koh Muk en tête, valent qu’on s’y attarde un peu plus longtemps et qu’un passage-éclair risque d’y être bien frustrant. Et que, quitte à séjourner sur Koh Sukorn, le choix le plus avisé est encore de profiter de son exceptionnelle douceur de vivre pour savourer une bonne lecture… ou pour mettre en pratique le conseil qui arrive en tête de la liste des activités préconisées par le site Internet : « do nothing ». Tout simplement.

 

Sacha Duroy – Gavroche Magazine

 

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