Alors que les États-Unis renforcent leur politique tarifaire, la Chine prépare des mesures de soutien ciblées, tout en faisant preuve de patience stratégique. Les tensions commerciales entre les deux principales économies mondiales reprennent de l’ampleur, avec des implications directes sur le commerce international et les trajectoires économiques nationales.

Des hausses tarifaires aux États-Unis, mais un impact incertain

Selon les dernières analyses économiques, les États-Unis bénéficient actuellement d’une hausse des recettes fiscales grâce aux droits de douane. Ce soutien temporaire à leur situation budgétaire intervient dans un contexte où la Réserve fédérale adopte une posture prudente, excluant toute réduction anticipée de ses taux directeurs. Cependant, des signes avant-coureurs d’une contraction des volumes d’importations, notamment depuis les ports de Los Angeles, laissent présager une érosion de ces recettes douanières au second semestre 2025.

La montée des incertitudes politiques et commerciales alimente un risque accru de stagflation, avec une probabilité de récession estimée à 35 %. Face à cet environnement brouillé, les prévisions de croissance américaine pour 2025 et 2026 ont été revues à la baisse.

La Chine privilégie la stabilité économique face aux tensions commerciales

De son côté, la Chine réagit avec retenue. Lors de la réunion d’avril du Politburo, les dirigeants chinois ont confirmé la mise en place de plans d’urgence pour amortir les chocs extérieurs, tout en différant le lancement de mesures de relance massives. Leur stratégie repose sur un soutien ciblé, notamment à travers l’extension de programmes de renouvellement de biens de consommation et de renforcement des dépenses de services.

La Chine prévoit également des interventions dans les domaines monétaire et immobilier : baisse programmée du taux de réserves obligatoires (RRR), soutien aux projets d’innovation technologique, relance du secteur immobilier via des rachats de logements invendus, et aide renforcée aux exportateurs impactés par les nouveaux droits de douane américains.

Vers une confrontation commerciale à intensité maîtrisée

Plutôt qu’une réponse frontale immédiate, Pékin choisit pour l’instant une riposte graduelle, calibrée pour limiter l’impact économique intérieur tout en se réservant la possibilité d’accélérer ses mesures si la situation se détériore. Cette approche vise à préserver la dynamique interne, notamment en soutenant la consommation et en protégeant l’emploi dans les secteurs exposés aux exportations.

Conclusion : une « guerre des droits de douane » sous haute surveillance

L’escalade des droits de douane entre les États-Unis et la Chine pourrait profondément modifier les flux commerciaux mondiaux dans les prochains mois. Mais à ce stade, Washington et Pékin semblent privilégier chacun une stratégie domestique : les États-Unis misant sur les recettes des droits de douane pour renforcer leur budget, la Chine consolidant sa demande intérieure tout en se tenant prête à intervenir davantage si nécessaire. Le conflit des droits de douane est donc entré dans une phase plus complexe, marquée par des ajustements économiques fins plutôt que par des affrontements directs et spectaculaires.

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