Le Cambodge et les États-Unis entameront un round de négociations commerciales à Washington les 14 et 15 mai prochains.
Cette annonce fait suite à une réunion préparatoire tenue le 2 mai, conduite par le vice-Premier ministre Sun Chanthol et la ministre du Commerce Cham Nimul. Côté américain, les discussions étaient menées par Sarah Ellerman, représentante adjointe au commerce pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique.
Vers une stratégie gagnant-gagnant ?
Pour Lor Vichet, vice-président de l’Association du commerce cambodgien et chinois (CCCA), le Royaume gagnerait à adopter une approche plus proactive. Il suggère que Phnom Penh se fixe un objectif d’importation annuel d’un milliard de dollars de produits américains afin de créer un climat favorable aux négociations. Une telle initiative pourrait servir de levier pour obtenir des réductions tarifaires sur les exportations cambodgiennes vers les États-Unis.
Dans cette optique, Lor Vichet appelle également le gouvernement à envisager une suppression totale des droits de douane sur certains produits américains, dans le cadre d’une stratégie de réciprocité plus large. Selon lui, les négociations devraient être l’occasion d’élargir l’accès du Cambodge au marché américain, au-delà des secteurs comme l’habillement, la chaussure et les articles de voyage.
« Cette proposition repose sur une logique pragmatique », affirme-t-il. « Elle peut permettre aux deux parties de sortir des discussions avec des résultats concrets, sur la base d’un véritable partenariat gagnant-gagnant. »
Une priorité pour Phnom Penh
Lors des célébrations du 1er mai à Sihanoukville, le Premier ministre Hun Manet a réaffirmé que le Cambodge se tient prêt à dépêcher un haut représentant dès que Washington donnera son feu vert. Il a toutefois reconnu la complexité des négociations tarifaires et averti qu’une hausse des droits de douane américains risquerait de frapper durement les exportations cambodgiennes, de désorganiser les chaînes de production et de fragiliser l’emploi, en particulier autour du port autonome de Sihanoukville.
Le chef du gouvernement a également confirmé que le vice-Premier ministre Sun Chanthol piloterait personnellement la délégation cambodgienne lors des discussions à Washington.
Un passif encore sensible
Pour rappel, le 3 avril dernier, le Cambodge a été désigné comme le pays d’Asie du Sud-Est le plus sévèrement sanctionné par les droits de douane « réciproques » imposés par l’administration Trump. Phnom Penh fait face à un tarif de 49 %, motivé par des accusations de pratiques commerciales jugées déloyales.
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