Un vaste coup de filet international a permis de démanteler un réseau de cyberescrocs composé de ressortissants australiens, britanniques, canadiens et sud-africains, qui opéraient depuis la Thaïlande. La Police d’investigation centrale thaïlandaise (CIB) et la Police fédérale australienne (AFP) ont mené conjointement l’opération baptisée Firestorm et ont procédé à l’arrestation de treize étrangers dans une résidence de la province de Samut Prakan, au sud-est de Bangkok.
Les suspects sont accusés d’avoir formé une organisation criminelle structurée, dont l’objectif était de tromper des citoyens australiens par téléphone, en les incitant à investir dans de faux produits financiers présentés comme légitimes. Lors de la perquisition, les autorités ont saisi 58 objets, dont des ordinateurs, des téléphones, des scripts d’appels, des documents financiers, ainsi qu’une base de données contenant plus de 14 000 noms d’Australiens.
Un premier préjudice estimé à plus de 31 millions de bahts
Selon les premiers éléments extraits des ordinateurs et communiqués par les autorités australiennes, plusieurs victimes identifiées figurent sur cette liste. Le préjudice financier confirmé dépasse les 31 millions de bahts, soit plus de 920 000 euros. L’enquête a permis de retracer le parcours du groupe, qui se serait d’abord installé en Indonésie puis à Pattaya début 2024, avant de s’établir à Samut Prakan.
Les autorités australiennes ont rappelé que plus de 4,45 milliards de dollars australiens ont été perdus par des citoyens au cours des quatre dernières années en raison de fraudes similaires, souvent opérées via des canaux de cryptomonnaie. Le centre d’appels ciblait spécifiquement des investisseurs australiens, en leur promettant des rendements annuels attractifs de 7 à 10 % sur des obligations à échéance de un à trois ans.
Les autorités thaïlandaises ont constaté que les treize personnes arrêtées travaillaient sans visa ni permis d’exercice professionnel en Thaïlande. Elles les poursuivent pour appartenance à une organisation secrète en vue de commettre des actes illicites, ainsi que pour travail illégal.
Lors de leurs auditions, les suspects ont nié toute implication criminelle
Ils ont déclaré que des amis les avaient recrutés via des sites d’emploi, pour un poste apparemment légal. Selon leurs dires, l’offre comprenait un salaire mensuel de 3 000 dollars australiens, assorti d’une commission de 2,5 %, pour contacter des investisseurs potentiels à partir de listes de clients fournies.
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