À l’approche d’une possible dissolution de la Chambre des représentants, les opérateurs touristiques thaïlandais mettent en garde le gouvernement contre toute précipitation dans l’adoption du projet de loi sur les complexes de divertissement, qui prévoit la légalisation controversée des casinos. Selon eux, un tel projet, mené sans large consensus, pourrait déclencher des manifestations de rue et compromettre davantage un secteur touristique encore fragile.
Cette instabilité politique survient dans un contexte déjà tendu, alors que le différend frontalier avec le Cambodge reste irrésolu.
Thienprasit Chaiyapatranun, président de l’Association thaïlandaise des hôtels, estime que le gouvernement actuel — avec ou sans le soutien du parti Bhumjaithai — devrait disposer d’un mandat écourté. Pour de nombreux analystes, les tensions internes à la coalition pourraient conduire à une dissolution anticipée de la Chambre, bien avant la fin du mandat de quatre ans.
Il appelle les autorités à la retenue : « Le secteur privé, en particulier l’industrie touristique, souhaite voir le gouvernement s’atteler à la morosité économique et au conflit frontalier, plutôt que de poursuivre des projets impopulaires qui risqueraient d’attiser la contestation. »
Il déplore par ailleurs le manque de continuité à la tête du ministère du Tourisme et des Sports, qui a connu trois titulaires différents lors des derniers remaniements. « Le secteur manque de stratégie et repart de zéro à chaque changement de ministre », regrette-t-il.
Même son de cloche du côté de Sisdivachr Cheewarattanaporn, président consultatif de l’Association des agents de voyage thaïlandais. Selon lui, la situation politique actuelle érode la confiance économique : « Les milieux d’affaires, comme l’opinion publique, sont lassés d’une classe politique davantage occupée à défendre ses intérêts qu’à servir l’intérêt général. »
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