Tandis que l’économie mondiale montre des signes de résilience portés par la trêve commerciale sino-américaine, la Thaïlande, elle, navigue à contre-courant. Face à un recul marqué du tourisme, à une demande intérieure atone et à un crédit en net repli, le royaume semble pris dans une tempête économique.
Les économistes de Kiatnakin Phathra, Pipat Luengnaruemitchai et Lattakit Lapudomkarn abaissent leur prévision de croissance à 1,6 % pour 2025, contre 1,7 % précédemment. Et le scénario pour 2026 ne s’annonce guère plus favorable, avec une estimation de 1,5 %.
Le tourisme, moteur en panne
Longtemps principal levier de la croissance thaïlandaise, le tourisme international devient désormais un frein. Le nombre d’arrivées, en particulier en provenance de Chine, a chuté brutalement. Les inquiétudes liées à la sécurité, notamment après l’enlèvement très médiatisé d’un touriste chinois, ont refroidi les ardeurs des visiteurs. À cela s’ajoute une faible compensation de la part des marchés secondaires. Résultat : le secteur des services est en souffrance, l’emploi pâtit et la confiance des ménages s’érode.
Des exportations en hausse… sans moteur local
Sur le front des exportations, la situation semble en apparence plus favorable. La reprise est bien là, mais elle ne repose pas sur la solidité de la production domestique. Les gains actuels proviennent d’un déstockage et de réajustements dans les chaînes d’approvisionnement internationales. Si certains signaux de reprise sont visibles dans l’industrie, les secteurs clés comme l’automobile et la pétrochimie restent sous pression.
Crédit en recul et demande intérieure sous tension
Le retrait du crédit est un autre signal d’alarme. La croissance des prêts reste négative, tant chez les entreprises que chez les PME, tandis que les consommateurs affichent une prudence croissante. Les banques, elles, se montrent réticentes à accorder de nouveaux financements face à un environnement macroéconomique dégradé. Cette contraction du crédit pèse lourdement sur la demande intérieure, déjà fragilisée.
Instabilité politique et climat d’incertitude
À ces facteurs économiques s’ajoute une incertitude politique. Les tensions sur la scène nationale pourraient ralentir la mise en œuvre des politiques publiques et miner la confiance des investisseurs. Dans le scénario le plus pessimiste, une dissolution du Parlement ou un retard dans le déblocage du budget public pourrait replonger le pays dans une paralysie budgétaire comparable à celle de 2023-2024 — au moment même où l’investissement public est crucial pour compenser la faiblesse du secteur privé.
Monnaie forte et choc pétrolier
Le contexte extérieur n’aide pas non plus : les tensions géopolitiques ont fait grimper les prix du pétrole, mettant sous pression la balance commerciale et alimentant un risque d’inflation importée. Parallèlement, le baht reste anormalement fort, nuisant à la compétitivité des exportations et du tourisme, tout en compliquant l’assouplissement monétaire.
La politique monétaire appelée à la rescousse
Dans ce contexte de croissance molle et d’espace budgétaire limité, les économistes estiment que la Banque de Thaïlande devra prendre le relais. De nouvelles baisses de taux sont attendues dans les mois à venir, avec un taux directeur terminal anticipé à 1,0 % d’ici un an. L’arrivée prévue en octobre d’un nouveau gouverneur à la tête de la Banque centrale pourrait justement marquer un tournant. Jugé plus accommodant que son prédécesseur, il pourrait initier une inflexion stratégique vers un soutien plus actif à l’économie.
Conclusion
La Thaïlande traverse un moment de fragilité, prise entre un choc exogène dans le tourisme, un crédit contracté, une demande intérieure frileuse et un environnement politique instable. Si les vents mondiaux s’orientent désormais vers la reprise, le royaume devra s’appuyer sur une politique monétaire plus proactive pour éviter que la tempête ne se transforme en stagnation durable.
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Tourisme en berne ? Quand tu veux réserver un hôtel en janvier et qu’il est complet depuis septembre, on s’interroge sur la définition de « en berne ». D’autre part, jamais vu en 2024 autant de touristes en Thaïlande : tourisme de masse, sites naturels saccagés, plages polluées, trains bondés, etc.
Rétablir l’exemption de visa à 60 jours, et le tourisme reprendra.
Quand tu vois le tourisme bas de gamme que ça attire, et les problèmes de bagarres, de gens qui dorment sur les plages et se servent de la mer comme toilette en plus de ceux qui vont faire des petits boulots pour financer leur présence en Thaïlande, mieux vaut rester à 30 jours 😏
La Thaïlande veut tourner le dos au tourisme de masse pour concentrer ses efforts sur le tourisme haut de gamme. Le problème, c’est qu’en dehors de certains endroits bien ciblés et localisés, les équipements et infrastructures ne suivent pas. Et, in fine, cela laisse sur le carreau la plus grande partie des Thaïlandais.
Les touristes haut de gamme ont tellement de choix concernant des destinations « luxe » que, si la Thaïlande veut rivaliser, cela nécessitera des investissements colossaux pour ne serait-ce que faire aussi bien.
Quant aux touristes traditionnels, même si une exemption de visa de 45 jours est appréciable, les conditions d’obtention des visas sont trop exigeantes et complexes, ce qui en devient rédhibitoire. Et pourtant, alléger ces contraintes permettrait un retour des touristes.
Le tourisme à 2 balles ne rapporte rien à la Thaïlande, il y a des centaines de milliers d’incivilités, des gens avec 3€ en poche qui se croient millionnaires en étant dédaigneux envers les Thaïlandais, des gens qui font la manche pour continuer leurs vacances, ce qui est très mal vu en Thaïlande, les beuveries, les bagarres, les rodéos en Scooter et j’en passe, les destructions occasionnées par les apprentis influvoleurs, les Thaïlandais commencent à en avoir marre et c’est tous les jours qu’on voit des Thaïlandais régler leur compte à des Farang qui se comportent mal.
Le constat basique est qu’il y a peu de sites aptes à attirer le tourisme haut de gamme. La Thaïlande n’est pas la France et les rares sites magnifiques sont souvent des petites îles ou îlots qui sont à présent sursaturés, détruits. A Phuket, la plus connue,, le tourisme haut de gamme a tenté de s’implanter au nord des spots dénaturés par le tourisme de masse, mais ils n’arrivent pas à survivre côte à côte.