
Il est rare que Gavroche lance des appels à ses lecteurs. mais le travail de ce refuge pour chiens abandonnés à Uthai Thani mérite aide et respect. Nous reproduisons ici une lettre ouverte de sa directrice Michèle Bise.
Aidez-là si vous le pouvez !
Lettre ouverte, 2 juillet 2025
Aux membres de l’Association des amis suisses du refuge Ban ObOun qui me soutiennent depuis sa création en 2013,
Aux marraines et parrains d’un membre de la grande famille,
Aux généreux donateurs qui me soutiennent chaque mois,
Aux donateurs qui font des dons réguliers,
Aux personnes que j’ai rencontrées tout au long de mon chemin et qui pourraient devenir de potentiels donateurs…
Je vous écris ces quelques mots juste avant de prendre mon envol en direction de la Thaïlande et de l’autre monde, celui de Ban ObOun ; car une fois sur place, je sais pertinemment que je n’aurai plus le temps de vous écrire. La meute va me happer et m’engloutir tout entière, elle ne fera qu’une bouchée de pain de ma petite personne, tant elle est avide de caresses, d’attention et de soins.
Ces deux derniers mois ont été intenses émotionnellement avec la perte de Bamboo, l’opération en urgence de Mom sauvée in extremis d’un pyomètre et puis, dernièrement, Phusa qui vient juste de rentrer de l’hôpital vétérinaire après avoir subi l’ablation d’une partie de la mâchoire inférieure, rongée par une tumeur. Certains penseront que c’est de l’acharnement. Pas moi. Certains diront que le montant dépensé n’en vaut pas la peine. Pas moi.
Cela fait 17 ans maintenant que je respire et vis avec la meute de Ban ObOun. Depuis mon retour en Suisse en 2017, malgré la distance, la meute fait partie intégrante de mon quotidien. Pas un jour sans prendre des nouvelles, sans scruter le téléphone en attente de photos, de messages des derniers événements. Pas de matin sans penser à mes loulous et à se poser une seule et même question : comment trouver de nouvelles sources de financement ? Une quête sans fin à contacter des potentiels cliniques vétérinaires, partenaires ou pet shops qui pourraient être intéressés à faire connaître et diffuser son existence parmi le grand public.
C’est un combat incessant et une quête permanente, une angoisse indicible qui ronge l’esprit et le corps à petit feu. L’écho des hurlements de la meute gravé dans ma mémoire est là pour me rappeler le lien indéfectible qui nous lie depuis tant d’années ; la promesse silencieuse, le pacte moral qui exige l’accomplissement coûte que coûte de la mission. Vivre et mourir dans la dignité, c’est le slogan qui avive et donne l’impulsion pour se lever le matin et accomplir au quotidien des tâches bien éloignées de ce pourquoi j’aimerais exister. L’humain est trop compliqué et indéchiffrable, ingrat et complexe.
Voilà je m’envole bientôt vers la meute et j’espère secrètement au fond de mon cœur qu’elle deviendra un jour aussi importante dans le vôtre qu’elle l’est pour moi ; que toute l’énergie dépensée, les prises de contact, les rencontres, les discussions ne seront pas vaines et apporteront finalement de nouveaux membres, une marée de dons et un élan de solidarité.
Voilà je m’en vais à nouveau replonger dans le monde animal…le monde de la meute ancré sur les terres sacrées de Ban ObOun ; comme un retour aux sources afin d’y retrouver un peu du reflet imperceptible de mon âme.
Merci pour votre soutien.
Contact : info@banoboun.org
Site web : https://banoboun.org
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