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FRANCE – POLITIQUE : Vue d’ailleurs, avis aux Français : vous êtes les nouveaux Grecs

Date de publication : 17/07/2025
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François Bayrou a démarré ses annonces budgétaires en mettant le pays en garde contre « un scénario à la grecque ». Juste. La France est bien la nouvelle Grèce. Mais elle n’est pas prête à se réformer, juge notre conseiller éditorial Richard Werly sur le site d’actualités helvétique Blick.

 

La partie la plus réussie de l’exposé budgétaire de François Bayrou, ce mardi 15 juillet, aura été celle des phrases chocs et des chiffres clés. Dire à ses compatriotes que la dette publique du pays augmente de « 5 000 euros par seconde », ou les avertir que, sans changement de cap, la France sera confrontée à un « scénario à la grecque », a l’immense mérite de planter le décor.

 

Oui, Bayrou a raison : ce pays va dans le mur s’il ne parvient pas à endiguer sa spirale de dépenses publiques. Et oui, il est accro à ces dépenses, dont le montant total avoisine les 1 700 milliards d’euros par an.

 

Maladies incurables

 

La suite de l’exposé du chef du gouvernement a en revanche tout gâché. Ou presque. Car une simple vérité n’a pas été prononcée : les Français de 2025 sont bel et bien les Grecs des années 2010. Écrire cela ne signifie pas que les économies des deux pays sont comparables, ni que l’État français souffre des mêmes maladies quasi incurables que l’État grec de l’époque : inefficace, corrompu, ankylosé par les magouilles des clans politiques successifs au pouvoir.

 

Cela veut juste dire que les Français de 2025, comme les Grecs de 2010, refusent de tirer les conséquences pour eux-mêmes de cette dérive généralisée. Beaucoup savent pourtant que la dégradation des comptes publics se paie cash, et que la France emprunte aujourd’hui à des taux supérieurs à l’Italie, à l’Espagne ou au Portugal. Mais leur réflexe est égoïste : ils épargnent toujours plus en attendant la crise. Ce sont des écureuils qui se bouchent les yeux, le nez et les oreilles.

 

Inefficacité chronique

 

J’ai suivi de près, entre 2010 et 2015, la crise financière qui a mis la Grèce à genoux. J’ai échangé de nombreuses fois, à Athènes ou à Bruxelles, avec les consultants du Fonds monétaire international ou de la Commission européenne (dont des experts français chargés de la fiscalité). Et tous entonnaient un refrain unique : le problème grec – loin d’être résolu, dix ans plus tard – est celui de l’inefficacité chronique d’un État perçu comme une vache à lait et non comme une locomotive.

 

Un État qui avait fini par ligoter les décideurs politiques, tous complices de ses dérives pendant des années. Un État toxique, parce qu’il n’inspire plus confiance à ses administrés. Lesquels le lui rendent bien. Au risque, demain, de paniquer ses bailleurs de fonds et ses créanciers.

 

Oracle septuagénaire

 

Le plaidoyer de François Bayrou sur la nécessité de trouver 43,8 milliards d’euros d’économies budgétaires est encore une fois à mettre à son actif. D’autant qu’il est le Premier ministre d’un pays dont le président, Emmanuel Macron, a considérablement creusé la dette publique.

 

Les Français ont trouvé, avec Bayrou, l’oracle septuagénaire qui leur dit la vérité. Il lui manque en revanche ce qui permet l’élan, le redressement et le sursaut : l’adhésion d’une partie suffisante de la classe politique et de la population. Et la capacité à offrir une alternative crédible, basée sur une ou deux réformes drastiques qui pourraient même être soumises à référendum. Non pas pour s’enfoncer dans le déni, comme ce fut le cas en Grèce avec le vote contre le mémorandum européen de 2015. Mais pour démontrer que la France et son modèle social ont encore un avenir.

 

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4 Commentaires

  1. Simple question : qui a nommé le sieur Macron Président de la République ? Qui contrôle le travail du sieur Macron ? Avec quels moyens ?
    Les choses sont peut-être en train de changer, le rapporteur de la commission des finances vient de déclarer que le budget n’avait aucune chance d’être adopté.
    Aurons-nous un nouveau 49.3 et une nouvelle dissolution ? Or il est probable que le peuple souverain ne se déjugera pas à un an d’intervalle.
    À suivre, donc.

  2. La Pythie de Matignon manquerait d’élan, que l’âge rendrait rédhibitoire. Notre éditorialiste, accroupi sur son trépied suisse, prend le relais et, au milieu des fumigations, se croit à Delphes et renchérit dans deux éditos successifs affolés. La nouvelle Pythie se prend pour Cassandre. Elle se croit en Grèce, ou du moins espère y être le plus rapidement possible… avec l’appui des investisseurs pris de panique.

    En substance, selon la Pythie, il faudrait cesser de désinformer l’opinion en exagérant les menaces du Kremlin, un chantage que certains dirigeants occidentaux en mal de notoriété et d’égotisme instrumentaliseraient, même si le maître du Kremlin vous désigne comme l’ennemi à abattre ; une « gloire », un brevet qui serait utilisé comme une reconnaissance supplémentaire !

    La menace russe n’étant qu’un fantasme, il serait plus judicieux pour votre dette de renoncer à une politique de réarmement, que, par ailleurs, vous ne pourrez pas financer… sous peine de devenir une « nouvelle Grèce », au grand malheur des Français, encore plus appauvris. Cessez d’armer l’Ukraine, et Poutine cessera le feu ; toute politique d’armement européenne deviendra inutile…

    • Cher lecteur, une fois encore, votre réponse à notre éditorialiste est cinglante. Il semble juste que vous ayez raté une partie du texte. Dans sa chronique, notre conseiller éditorial salue le tableau de la dette et des défis à venir de Francois Bayrou. C’est sur l’attitude des français qu’il s’interroge. Que répondez vous ? Continuez de nous lire. la rédaction

    • La vérité est que la France a perdu la maîtrise de sa politique étrangère et que ses vicissitudes intérieures ne sont qu’une “variable d’ajustement”. En outre, il faut se rappeler que la situation de nos voisins allemands et anglais n’est pas meilleure, celle des États-Unis non plus. D’après le colonel MacGregor, les États-Unis ne pourraient soutenir une guerre conventionnelle que pendant une semaine. La crise française doit se comprendre dans la crise plus générale de l’Occident. En conclusion, une chose est sûre : l’avenir sera un monde unipolaire russe.

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