Alors que des rumeurs alarmistes prédisent une crise sans précédent sur le marché immobilier thaïlandais, un expert local, le Dr Sopon Pornchokchai, affirme le contraire. Selon le président de l’Agence des affaires immobilières (AREA), les discours sur une potentielle “guerre des prix” ne seraient qu’une rhétorique destinée à obtenir l’aide du gouvernement.
Sopon Pornchokchai a tenu à clarifier les malentendus qui entourent la situation.
Une production qui s’ajuste, pas une crise historique
Contrairement à certaines déclarations de la Banque de Thaïlande (BOT), le Dr Sopon conteste l’idée que le marché soit “pire qu’avant”. Il admet que la production de logements neufs en 2025 diminuera pour s’établir à 39 540 unités, soit 39,2 % de moins qu’en 2024. Cependant, il souligne que près de 50 000 unités ont été vendues cette année, ce qui réduit considérablement l’offre excédentaire. Il qualifie cette situation de saine.
Il réfute également la comparaison faite par un cadre de la UOB (Thai) qui a qualifié la situation actuelle de “crise du siècle”. Le Dr Sopon rappelle que le marché a connu des périodes bien pires, comme après les deux guerres mondiales ou la crise de 1997-2001, où la construction de nouveaux logements s’était effondrée à quelques milliers d’unités par an seulement, un chiffre bien inférieur à la production actuelle.
Des remises limitées et non une guerre des prix
Le Dr Sopon conteste également l’idée d’une guerre des prix. Selon une étude de son agence, les prix de vente moyens au deuxième trimestre 2025 n’ont baissé que de 0,31 % par rapport au dernier trimestre 2024. Il précise que les réductions de prix ne dépassent que très rarement 15 %, et concernent principalement des projets en fin de vie qui cherchent à écouler leurs dernières unités. Une baisse plus drastique, de l’ordre de 20 à 50 %, n’est observée que dans des cas isolés.
Le spécialiste réfute enfin l’argument selon lequel le marché des condominiums serait fragilisé par le récent séisme. Il assure qu’une enquête a révélé un fort intérêt des acheteurs pour les immeubles de grande hauteur un mois après l’événement.
Le véritable remède : une économie plus forte
Pour le Dr Sopon, le problème ne réside pas dans le marché immobilier lui-même, mais dans l’économie nationale. La faible croissance et la baisse du nombre de lancements de projets sont des conséquences directes de la morosité économique. La solution ne serait donc pas de stimuler artificiellement le pouvoir d’achat immobilier, mais de relancer l’ensemble de l’économie en favorisant les exportations et en attirant les investissements étrangers. Tenter de relancer l’immobilier en faisant peser le fardeau sur les consommateurs est, selon lui, une fausse solution.
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