GAVROCHE HEBDO – ÉDITORIAL : Volodymyr Zelensky, comme Nguyen Van Thieu et Sirik Matak ?
C’est une question qui doit, à coup sûr, hanter le président ukrainien, qui joue, ces jours-ci, une partie existentielle pour lui et pour son pays entre Donald Trump et Vladimir Poutine : le soutien des États-Unis est-il fiable ? L’accord de paix voulu par Washington, s’il advient, sera-t-il vraiment garanti ? En un mot, peut-on faire confiance à Trump, l’homme des « deals » ?
L’histoire asiatique a montré combien l’alliance américaine peut se renverser. Le président du Sud-Vietnam, Nguyen Van Thieu, l’a appris jadis à ses dépens lorsque les accords de paix de Paris furent signés, le 27 janvier 1973, entre les États-Unis et le Nord-Vietnam. Deux ans plus tard, la République du Sud-Vietnam s’écroulait sous les coups de boutoir des forces communistes. Les Américains avaient dit « goodbye ». La guerre du Vietnam était perdue.
Le Cambodge est aussi un exemple de ces retournements américains. Leur homme à Phnom Penh, le maréchal Lon Nol, fut aussi abandonné. Et les Khmers rouges finirent par prendre le pouvoir le 17 avril 1975, treize jours avant la chute de Saïgon. Avant de décider, ou non, d’avoir confiance en Trump, Volodymyr Zelensky devrait relire la lettre du prince Sirik Matak le 17 avril, lorsqu’il fut abandonné aux mains des hommes de Pol Pot, obligé de quitter l’ambassade de France. Ses dernières phrases ? « Sachez bien que si je devais mourir ici, sur place, dans mon pays que j’aime, ce serait dommage, car nous sommes tous nés et devons mourir un jour. Je n’ai commis que l’erreur de croire en vous, les Américains ».
Bonne lecture !