L’Inde a confirmé sa position sur l’achat de pétrole russe alors que de nouveaux droits de douane américains doivent entrer en vigueur ce mercredi. Ces taxes, imposées en partie pour exercer une pression sur Moscou et l’inciter à mettre fin à son conflit en Ukraine, visent l’un de ses plus importants clients énergétiques.

Malgré l’impact attendu de ces droits de douane, qui vont bouleverser certaines industries et frustrer les exportateurs indiens, le gouvernement de Narendra Modi n’a pas cédé sur ses liens avec la Russie. Le Premier ministre considère cette pression économique comme une opportunité politique pour accélérer les réformes internes.

Droit de douane 50%

Les États-Unis avaient déjà frappé l’Inde d’un tarif de 25 % après l’échec des négociations commerciales cet été. En août, l’administration Trump a ajouté un supplément de 25 % sur les achats de pétrole russe. L’Inde est le deuxième plus grand importateur de pétrole russe après la Chine, mais les sanctions secondaires contre Pékin n’ont pas été appliquées, dans le cadre d’un tarif élargi qui expirera en novembre.

Syed Akbaruddin, ancien ambassadeur indien auprès de l’ONU, a estimé que ces nouvelles taxes étaient perçues en Inde comme « bien plus qu’un simple différend commercial ». « Leur mise en place est vue comme un coup porté à la confiance dans le partenariat Inde–États-Unis. Si rien n’est fait, cela pourrait éroder deux décennies de convergence stratégique », a-t-il déclaré.

Selon un expert de Chatham House, Washington et New Delhi semblent jouer à « qui clignera des yeux le premier ». Le Premier ministre Modi aurait apparemment refusé les appels récents du président Trump, selon un journal allemand. La position indienne pourrait être renforcée par les projections de S&P Global, qui estiment que ces droits de douane auront un impact limité sur les perspectives à long terme de l’Inde, en raison de l’orientation domestique de son économie.

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